Depuis l'entrée en vigueur, en octobre de l'année dernière, de la directive européenne sur la sécurité des réseaux et de l'information (NIS2), le nombre d'incidents rapportés au Centre pour la cybersécurité (CCB) a augmenté de 80%, indique lundi dans un communiqué l'autorité en charge de la cybersécurité en Belgique. Pour autant, le nombre de cyberattaques et de tentatives d'intrusion n'a pas augmenté en soi.
Le CCB explique plutôt cette hausse par un meilleur rapportage. En effet, la directive européenne impose désormais aux entreprises et organisations de nouvelles obligations afin de renforcer leur sécurité face aux cyberattaques et aux viol ations de données. Parmi celles-ci: s'enregistrer auprès du CCB et rapporter les cyberincidents dont elles seraient victimes.
Au total, 4.500 organisations se sont enregistrées auprès du CCB parmi lesquelles 2.410 entités issues de secteurs critiques (énergie, transport, soins de santé,...). Selon des estimations du SPF Économie, quelque 2.500 organisations tombent dans le champ d'application du NIS2.
Depuis l'entrée en vigueur de la loi NIS2 l'an dernier, 226 incidents ont été signalés au CCB, soit une moyenne de 45 par mois (contre une moyenne de 25 notifications entre août 2023 et septembre 2024). "Cela représente une augmentation de 80%", observe le CCB. Pour autant, "rien n'indique qu'il y ait davantage de cyberattaques visant les organisations belges", souligne le centre, qui voit plutôt dans cette augmentation une conséquence de la mise en œuvre de la législation NIS2.
"Nous avons constaté que, par le passé, les organisations ne savaient pas comment s'y prendre ou n'estimaient pas nécessaire de notifier les incidents", souligne Miguel De Bruycker du CCB. "Il y a eu une sous-déclaration dans le passé. Le nombre de notifications d'incidents significatifs n'a pas augmenté en soi".
La Belgique a été le premier État membre à avoir transposé la directive européenne NIS2. Les organisations belges soumises à NIS2 disposent jusqu'à mardi 18 mars pour effectuer leur enregistrement réglementaire sur la plateforme dédiée atwork.safeonweb.be.