Le nombre de cas d'infections sexuellement transmissibles (IST) a augmenté en Belgique en 2023 par rapport à 2019, soit la dernière année avant l'épidémie de Covid-19, a indiqué lundi l'Institut de santé publique Sciensano. Cette hausse fait écho à "l'augmentation inquiétante" des maladies sexuellement transmissibles rapportée plus tôt dans le mois par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) dans l'Union européenne.
Ainsi, depuis 2019, dernière année avant la pandémie de coronavirus qui a chamboulé les contacts sociaux et freiné la détection, la gonorrhée a connu une augmentation marqu&e acute;e, alors qu'une hausse plus légère a été observée pour la chlamydia et la syphilis.
Dans le détail, la gonorrhée est devenue l'IST la plus fréquente chez les hommes, pour la première fois en 2023. Le nombre estimé de diagnostics a connu une augmentation de 99% passant de 66 cas pour 100.000 habitants en 2019 à 130 nouveaux diagnostics par tranche de 100.000 habitants en 2023, rapporte Sciensano. Pour établir son rapport, l'institut a collecté les données de 38 laboratoires de microbiologie déclarant des IST de manière stable au fil des ans.
Le nombre de diagnostics de chlamydia a, lui, augmenté de 21% l'an dernier en Belgique (189 nouveaux diagnostics par tranche de 100.000 habitants) par rapport à il y a quatre ans (156 cas pour 100.000 habitants en 2019). La chlamydia est ainsi l'infection sexuellement transmissible la plus fréquente dans le Plat pays. La maladie, très contagieuse mais généralement asymptomatique, touche principalement les femmes.
Une hausse des diagnostics (+13%) est par ailleurs observée pour la syphilis, également appelée "maladie de Cupidon". Le nombre estimé de cas de cette maladie, qui touche principalement des hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes, est passé de 65 par 100.000 habitants en 2019 à 73 par 100.000 habitants en 2023.
Face à cette importante tendance à la hausse, Sciensano rappelle la "mesure la plus efficace pour prévenir les IST", à savoir l'utilisation d'un préservatif. En cas d'infection, tant la chlamydia, que la gonorrhée et la syphilis peuvent être traitées par des antibiotiques. À défaut de soins adéquats, ces IST peuvent conduire à des complications sérieuses, comme des inflammations pelviennes, des douleurs chroniques voire la stérilité.
Début mars, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) avait évoqué une "augmentation aussi stupéfiante qu'inquiétante", du nombre de cas de syphilis, de gonorrhée et de chlamydia, soulignant le "besoin urgent de sensibilisation".
Sciensano précise que ses propres chiffres ne sont pas encore consolidés et qu'ils peuvent dès lors être "sous-estimés". Ils permettent toutefois d'identifier des tendances. Le rapport final sur les IST, qui reprend les données de l'Inami, est attendu pour le deuxième semestre 2024.