En Belgique, les femmes présentent de manière générale une moins bonne santé mentale que celle des hommes, avec une prévalence plus élevée de troubles anxieux et dépressifs à l'âge adulte, d'après le rapport "Santé des Femmes" publié lundi par Sciensano.
L'écart entre les femmes et les hommes dans le domaine de la santé mentale se creuse dès l'adolescence, davantage de filles signalant des symptômes psychosomatiques tels que des difficultés de sommeil, de la nervosité et de l'irritabilité.
De manière générale, les jeunes femmes connaissent également plus souvent des sentiments de stress ainsi que des humeurs et émotions liées à la dépression. Elles ont en outre une moins bonne perception de leur propre apparence que les garçons.
Toutefois, les filles ont de meilleurs comportements de santé, à l'exception de l'activité physique, et prennent "mieux soin d'elles-mêmes", selon l'institut de santé publique.
À l'âge adulte, les femmes obtiennent souvent de plus mauvais résultats que les hommes et déclarent de plus grands besoins en matière de soutien psychologique, mais elles sont plus susceptibles que les hommes de recourir aux services de soins de santé mentale. "La prévalence plus élevée des troubles anxieux et dépressifs chez les femmes peut s'expliquer par divers facteurs biologiques, sociétaux ou liés aux soins de santé", explique Sciensano.
Sur le lieu de travail, les femmes se disent aussi plus souvent victimes de violences et harcèlements sexuels que les hommes, à 9,1% contre 2,5%, selon une étude européenne citée dans le rapport. Aussi, 29% des femmes ont rapporté avoir subi de l'anxiété au travail dans l'année écoulée, contre 22% des hommes. "Des progrès ont été réalisés dans la mise en place de projets de surveillance de la santé des travailleurs en Belgique, mais les informations par genre sont souvent fragmentées ou incomplètes", précise l'institut.
Enfin, à un âge avancé, les femmes sont plus susceptibles de développer la maladie d'Alzheimer ou une autre forme de démence: sur les 23.370 cas estimés en Belgique en 2020, 60% concernaient des femmes. Cette année-là et hors covid, Alzheimer et les autres types de démence étaient la première cause de décès chez les femmes, alors que ce n'était que la cinquième chez les hommes. "Cela s'explique en partie par leur espérance de vie plus longue, mais les recherches suggèrent que les différences dans le système immunitaire et la transition vers la ménopause pourraient également jouer un rôle", expliquent les auteurs du rapport.
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