La résistance aux antibiotiques conduit de plus en plus de bébés à tomber gravement malades à la suite d'une infection, ont conclu des chercheurs de l'université d'Anvers, après avoir analysé des données relatives à plus de 3.200 nouveau-nés atteints de septicémie, provenant de 19 hôpitaux situés dans 11 pays différents. La septicémie néonatale est une maladie infectieuse potentiellement mortelle qui touche chaque année trois millions de bébés dans le monde.
Avec un système immunitaire moins développé que celui des adultes, les bébés courent un risque plus élevé de tomber gravement malades. Le fait que 214.000 jeunes enfants meurent chaque année d'une telle infection en raison de la résistance aux antibiotiques est dès lors très préoccupant.
L'étude réalisée par les chercheurs de l'université d'Anvers porte sur l'utilisation de plus de 200 antibiotiques différents contre la maladie. Lorsque les bactéries s'avèrent être immunisées contre le traitement, il est en effet nécessaire de changer de type de médicament.
Deux outils ont été mis au point par les chercheurs pour traiter plus efficacement la septicémie néonatale. Le "NeoSep Severity Score" reprend d'une part une liste de dix symptômes cliniques que les médecins peuvent utiliser pour déterminer la sévérité d'une infection. D'une autre part, le "NeoSep Recovery Score" permet de décider quand augmenter les doses de médicaments.
L'étude a également démontré que le nombre de décès causés par une septicémie chez les nouveau-nés variait considérablement d'un pays à l'autre. Les taux de mortalité fluctuent en effet entre 1,6% et 27,3%. "Dans les hôpitaux des pays à bas et moyens revenus, les chiffres sont beaucoup plus élevés", soulignent les chercheurs. "Cela est dû à une pénurie de personnel de soin, de lits et d'espace, qui accroît le risque d'infections."