La phase 5 du processus de déconfinement ne peut être lancée dans l'état actuel de la pandémie, a annoncé la ministre fédérale de la Santé publique, Maggie De Block, mardi en début de soirée, à l'issue de la réunion d'un comité de concertation réunissant à Bruxelles le fédéral, les entités fédérées et les experts, afin de préparer le Conseil national de sécurité (CNS) décisif de jeudi.
"On pense que ce n'est vraiment pas le moment d'avoir la phase 5", a-t-elle précisé à la presse à sa sortie de la réunion au Palais d'Egmont.
"Il y aura des renforcements (des mesures prises pour contrer la propagation du coronavirus, au lieu d'un allègement, ndlr), a ajouté Mme De Block (Open Vld) en soulignant que certaines mesures n'étaient pas suffisamment respectées.
Le but est de préparer pour jeudi un arrêté ministériel - à prendre par le ministre de l'Intérieur, Pieter De Crem (CD&V) - pour confirmer les mesures à prendre par le CNS, alors que l'évolution de la pandémie de Covid-19 est qualifiée de "préoccupante" par une source gouvernementale, avec un rebond sensible, mais souvent localisé.
Mme De Block a précisé que les mesures pourraient être "nationales", comme un port plus généralisé du masque buccal dans les lieux publics et dans les services publics, ou "locales", là ou des foyers de contaminations ont été récemment constatés, comme à Anvers.
Les bourgmestres des communes seront davantage impliqués, a pour sa part précisé le ministre-président wallon, Elio Di Rupo (PS), tout en confirmant qu'aucune décision n'avait été prise mardi.
Trente-cinq pour cent des nouveaux cas recensés en Belgique l'ont été dans la Métropole, a-t-on souligné de source gouvernementale, confirmant qu'il n'y aurait "pas de phase 5" du déconfinement "dans l'état actuel des choses".
D'autres villages et communautés sont aussi concernées par cette hausse des nouvelles contaminations, a toutefois souligné Mme De Block, en insistant sur la nécessité du "contrôle social".
L'approche est "plutôt micro-locale", "beaucoup plus ciblée", avec un "respect strict des mesures que nous avons déjà décidées et qui dans un certain nombre d'endroits ne sont pas respectées", a expliqué M. Di Rupo.
Il a évoqué des "relâchements" face aux mesures de distanciation sociale préconisés par les autorités dans certains endroits, comme aux abords de certains cafés ou dans les villes touristiques wallonnes. "Les bourgmestres font ce qu'ils peuvent et donc on doit les aider à prendre les décisions les plus appropriées", a ajouté le ministre-président en annonçant "un renforcement et des contrôles et des sanctions" par le CNS de jeudi.
Selon les chiffres publiés mardi par l'Institut de santé publique Sciensano, la Belgique enregistre en moyenne 175,1 nouvelles contaminations par le coronavirus chaque jour, soit une augmentation de 79% au cours de la période du 11 au 17 juillet par rapport aux sept jours précédents. L'augmentation est observée dans toutes les provinces, à l'exception du Brabant wallon.
Durant cette période, 1.226 nouveaux cas confirmés ont été rapportés.
Vingt patients sont décédés du Covid-19 durant la semaine. En moyenne, 2,9 personnes perdent la vie chaque jour en Belgique à cause de cette maladie. Ce chiffre, calculé entre le 11 et le 17 juillet, est en hausse de 82% par rapport à la période précédente. Depuis la mi-mars, 9.805 décès ont été attribués au coronavirus.