L’anesthésiste-réanimateur liégeois vient d’être nommé directeur général d’Unessa (la fédération de l’accueil, l’accompagnement, l’aide et les soins aux personnes) par son Conseil d’administration. Un nouveau défi pour l’ancien président de l’ABSyM.
Présent depuis des années dans les colonnes de nos journaux sous différentes casquettes - chef de service adjoint des soins intensifs au sein du Groupe santé CHC, président du Conseil médical du CHC et président de l’ABSyM – Philippe Devos (48 ans) a décidé de mettre ses multiples compétences au service d’Unessa.
« Nous avons été séduits par le cumul d’expériences variées de Philippe », explique le président du Conseil d’administration d'Unessa, Stéphan Mercier, jeudi dans un communiqué, « Son expérience du terrain à différents niveaux de responsabilités doublé d’un parcours plus ‘politique’, constituent, une combinaison gagnante pour l’avenir de notre fédération. »
Interview express
Passer de la pratique de l’anesthésie et de la présidence d’un Conseil médical à la direction générale d’une fédération hospitalière n’est-ce pas un grand écart ?
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Philippe Devos : Cela serait un grand écart, si cela c’était produit en un jour. Ce changement a été progressif. Depuis dix ans, je siège dans de nombreuses structures. J’ai été membre du CA d’une intercommunale interhospitalière (IsoSL), chef de service des soins intensifs, président du Conseil médical de mon hôpital, administrateur puis président de l’Absym… J’ai mis le doigt, plus le coude, puis le corps entier dans la gestion hospitalière, tant les finances, que les ressources humaines, le management de la qualité, les enjeux d’avenir… C’est devenu mon métier également, complèmentaire à celui de médecin.
Vous allez devoir arrêter votre activité médicale?
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Oui, le plus grand des deuils que je vais devoir faire sera d’arrêter progressivement la pratique de la médecine. Je vais passer de la réanimation à la négociation, mais j’ai déjà acquis une certaine expertise en la matière depuis dix ans. C’est d’ailleurs cette compétence qui a séduit le Conseil d’administration d’Unessa qui m’a déjà vu défendre des positions, parfois assez fermes, lors de discusions sectorielles. Les administrateurs n’achètent pas un chat dans un sac (rires). Ils me connaissent. Ils ont pu juger de ma qualité de négociation, d’écoute, de mon empathie et de mon intérêt pour les patients.
Votre rôle sera très politique, au sens large du terme ?
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En effet, je vais défendre les intérêts des soins de santé, après avoir défendu l’intérêt des soins médicaux. Je vais élargir mon action puisque la fédération Unessa a des activités très variées. Dans un monde où l’on parle de plus en plus de transmuralité et de collaboration entre les structures, je me réjouis de rejoindre une fédération qui compte à la fois des hôpitaux, des crèches, des maisons de repos et de soins. C’est la fédération de l’avenir.
Vous avez été fort médiatisé durant la crise sanitaire, entre autres en alertant plusieurs fois les autorités sur des dysfonctionnements. Vous apportez votre popularité à Unessa ?
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Je vais mettre cette popularité au service des soins de santé via Unessa, en défendant les valeurs de notre fédération. Attention, que la popularité à son revers, l’impopularité (rires). Je n’ai pas ma langue dans ma poche. Je vais continuer à être sincère et franc. C’est ma marque de fabrique.
Quand allez-vous prendre vos nouvelles fonctions ?
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Je vais essayer de prendre le plus rapidement possible mes fonctions. Je dois d’abord transmettre mon bâton de président du Conseil médical du CHU à un confrère et trouver un anesthésiste pour me remplacer dans mon service pour ne pas mettre à mal la continuité des soins. Je vais entrer à temps partiel dans mon poste de directeur général au mois d’août et à temps plein en septembre.
Derniers commentaires
Alain HENSENNE
09 juin 2023Beurk...!
Alain Bachy
08 juin 2023Beau parcours. Félicitations. Good luck.