Mis à mal depuis la crise du Covid, le bien-être des jeunes belges se détériore de plus en plus, ressort-il mardi d'un rapport du Bureau fédéral du plan basé sur les indicateurs de développement durable. Cette détérioration présente des risques pour le développement social et économique de la Belgique. Sans changement, le bien-être des générations futures se dégradera, alerte l'institution fédérale.
Pour analyser la position de la Belgique en matière de développement durable, le Bureau fédéral du Plan a examiné 51 indicateurs. Parmi ceux-ci, seuls 20 indicateurs affichent la bonne santé de notre pays en matière de développement durable. Certains indicateurs vont également dans la bonne direction comme les particules fines, le nombre de fumeurs quotidiens ou la recherche et le développement. D'autres indicateurs évoluent toutefois moins favorablement comme la pêche durable, la maîtrise de la lecture et la productivité de l'énergie.
Le Bureau fédéral du Plan s'est également penché sur le bien-être de la génération actuelle de 18 ans et plus. Durant la crise du Covid, le bien-être s'est en moyenne dégradé de 9,5 % mais ce sont essentiellement les jeunes qui ont beaucoup souffert : le bien-être des jeunes accuse le recul le plus marqué, soit 15,9%, contre 2,4% chez les personnes de 70 ans et plus. Plus la personne est jeune, plus son bien-être baisse.
"Ce constat est préoccupant à deux égards", souligne le Bureau. "Le bien-être des jeunes s'était déjà dégradé par le passé et, en outre, ces jeunes constituent les principaux actifs de l'économie belge de demain. Sans changement, cette situation peut avoir des répercussions négatives sur le développement social et économique de notre pays".
En outre, l'institution a examiné l'évolution des ressources dont les générations futures auront besoin pour construire leur bien-être. Le capital humain, notamment mesuré par le nombre de diplômés de l'enseignement supérieur, ainsi que le capital social ont tous deux légèrement progressé au cours des dix dernières années.
Le capital économique, qui tient notamment compte des infrastructures, est en nette augmentation. En revanche, le capital environnemental, composé notamment de l'eau et de la diversité biologique, se détériore sensiblement et de manière continue depuis le début des années 90.
"Notre étude montre que le développement actuel de notre pays est insoutenable. Sans changement, les générations futures disposeront de moins de ressources naturelles, ce qui aura un impact négatif sur leur bien-être", conclut Patricia Delbaere, experte en développement durable au Bureau fédéral du Plan.