En 2014, la Dr Machteld Huber a promu le concept de la Santé Positive après des années de recherche et d’échanges notamment avec des professionnels de santé au Canada et ailleurs. Ce concept intéresse le Dr Philippe Devos, Président du Conseil Médical du Groupe CHC Liège, qui organise une conférence le 20 juin sur le sujet. Avec le soutien du Spécialiste et de Medi-Sphere.
«J’ai découvert ce sujet lors du congrès annuel des généralistes du nord de Bruxelles à Anderlecht. C’est un concept intéressant. Il allie la pathologie, la prévention des maladies (qui est le parent pauvre en Belgique) et la quête de sens (que cela soit pour le patient ou le médecin dans ce qu’il fait) sans oublier la durabilité des soins qu’il faudra de plus en plus intégrer dans nos réflexions.»
Bien-être et sens pour le soignant
De plus en plus de professionnels pensent que la Santé Positive est la clé qui permettra d’améliorer ce qui coince au niveau des soins. Qu’il s’agisse des horaires de consultation, des choix stratégiques ou des soins aux patients.
«Je veux essayer de sensibiliser tous les soignants à cette problématique. Je veux leur permettre de le faire chez eux. Cela pourrait résoudre un certain nombre de frustration que le soignant peut avoir avec ses patients. Cela doit permettre une meilleure satisfaction des patients et des soignants ...et développer des objectifs communs de santé dans une démarche positive.»
Pour lui, la question du sens va de pair avec cette réflexion: «Aujourd’hui certains soignants peuvent en effet se retrouver face à un triple manque de sens : parfois on travaille, on se démène pour un malade mais le patient revient en récidive. Cela peut être très décourageant pour le soignant. Parfois, nous avons l’impression de n’avoir pas pu pleinement permettre l’adhésion du patient. A ce niveau, la santé positive peut augmenter l’adhésion thérapeutique. C’est un outil moderne et utile. Le patient ressort aussi beaucoup plus satisfait de la consultation et de l’entretien avec le médecin.»
Il ajoute un clin d’oeil à sa démonstration: «Malheureusement, la santé positive ne permettra pas de résoudre la question de la surcharge administrative des médecins.»
Dans les hôpitaux aussi
Cette réflexion fait son chemin dans notre pays à différents niveaux pour les généralistes et les spécialistes: «Je pensais qu’en Belgique cette approche n’était déployée qu’en première ligne. Toutefois, j’ai appris que le Grand hôpital de Charleroi était en train de le mettre en place depuis un an dans le secteur de revalidation et de gériatrie notamment. J’ai invité des responsables du projet du GHDC pour expliquer comment intégrer ce concept dans l’hôpital.»
Un atout pour l’hospitalisation à domicile
Si la première ligne et les hôpitaux sont sensibles à cette question, le patient y retirera aussi un bénéfice pour l’hospitalisation à domicile: «Les soignants pourront parler d’une même voix au patient. Cette démarche ne va pas révolutionner la médecine, mais c’est un outil qui amène quelque chose dans la réconciliation du sens de la vie et de la médecine. C’est un mélange entre la pyramide de Maslow et la gestion de la pathologie.» conclut le Dr Devos.
Le colloque aura lieu le 20 juin à 19 h 30 au Mont Légia, la participation est gratuite mais il faut s’y inscrire. Le nombre de places est limité.
> Pour les infos pratiques:
Lieu: amphithéâtre du Mont Légia
Route 520
Bd Patience et Beaujonc 2 • 4000 Liège
Programme
19h30 - Qu’est-ce que la santé positive? En quoi est-ce utile dans la soutenabilité des soins de santé (sens, pyramide des âges...)? Jean Hermesse, ancien secrétaire général de la Mutualité chrétienne
20h - La santé positive dans ma pratique en médecine générale et en addictologie: qu’en retirent les patients ? Est-ce bien accueilli? Qu’est-ce que j’en retire? Quelle est ma vision (pourquoi, comment...) d’un usage de la santé positive en médecine spécialisée? Dr Thomas Orban, médecin généraliste
20h30- Déploiement de la santé positive au GHdC: retour d’expérience et étapes suivantes. Conseil à celui qui voudrait démarrer. Dr Véronique Latteur, gériatre et Christophe Thoreau, adjoint à la direction générale en charge de l’aval hospitalier
> Inscription sur www.chc.be/assemblee