L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a exprimé mercredi sa crainte que la multiplication des cas de grippe aviaire chez les mammifères n'aide le virus à se propager "plus facilement" à l'espèce humaine.
"Les virus de la grippe aviaire se propagent normalement parmi les oiseaux, mais le nombre croissant de cas de grippe aviaire H5N1 détectés chez les mammifères, qui sont biologiquement plus proches des humains que les oiseaux, fait craindre que le virus ne s'adapte pour infecter plus facilement les humains", a indiqué l'OMS dans un communiqué.
Dans cette mise en garde, également signée par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Organisation mondiale de la santé animale (OMSA), les organisations appellent les pays à collaborer "afin de sauver le plus grand nombre d'animaux possible et de protéger les populations".
Depuis son apparition, en 1996, le virus de la grippe aviaire H5N1 entraînait des épizooties essentiellement saisonnières.
Selon l'OMS, depuis 2020, un variant de ce type de virus a entraîné un nombre sans précédent de décès parmi les oiseaux sauvages et les volailles dans de nombreux pays d'Afrique, d'Asie et d'Europe. En 2021, le virus s'est propagé à l'Amérique du Nord et, en 2022, à l'Amérique centrale et à l'Amérique du Sud.
Ces épizooties sont synonymes de morts massives d'oiseaux sauvages et d'abattage de dizaines de millions de volailles.
"Il y a eu un récent changement de paradigme dans l'écologie et l'épidémiologie de la grippe aviaire, ce qui a renforcé les inquiétudes au niveau mondial", décrypte le Dr Gregorio Torres, chef du service scientifique de l'OMSA, dans le communiqué mercredi.
Il relève ainsi que la maladie s'est propagée à de nouvelles régions et a provoqué une mortalité inhabituelle des oiseaux sauvages, ainsi "qu'une augmentation alarmante du nombre de cas chez les mammifères".
Les trois organisations s'inquiètent également du fait que certains mammifères pourraient servir de "réservoirs de mélange" pour les virus de la grippe, ce qui entraînerait l'émergence de nouveaux virus qui pourraient être encore plus dangereux pour les animaux et les êtres humains.