L'efficacité de la prise en charge des douleurs chroniques au dos au moyen d'un neurostimulateur peut désormais être estimée avec précision, au cas par cas, grâce à une étude et un modèle conçu par le consortium de 19 centres de la douleur basés en Belgique, Discover, placé sous la direction du Pr Maarten Moens et le Dr Lisa Goudman de l'UZ Brussel, indique l'hôpital universitaire mardi dans un communiqué.
Selon l'UZ Brussel, après une chirurgie du dos, 1 patient sur 3 éprouve encore des douleurs chroniques, appelées Failed back surgery syndrome (FBSS). Depuis les années 80, ces patients peuvent bénéficier d'un neurostimulateur, sorte de pacemaker pour les nerfs susceptible d'alléger leur souffrance. En Belgique, ce dispositif est implanté chaque année à un millier de personnes pour lutter contre ce type de douleurs, mais son efficacité pour le patient était difficile à évaluer.
L'étude du consortium Discover avait comme objectif de mesurer l'impact du neurostimulateur sur l'intensité de la douleur, mais aussi sur la qualité du sommeil, le taux d'invalidité dans les activités, la qualité de vie en lien avec la santé et la consommation de médicaments un an après l'intervention. Les chercheurs souhaitaient une approche plus holistique et pas uniquement centrée sur l'intensité de la douleur.
"L'impact du neurostimulateur sur ces 4 éléments peut désormais être prévu avec 90% de précision. Les résultats montrent un soulagement significatif et durable de la douleur sur une période de 12 mois chez les patients souffrant de FBSS. Par ailleurs, le neurostimulateur améliore la qualité du sommeil et le fonctionnement au quotidien, mais permet aussi de réduire la quantité d'antalgiques consommés", explique le Pr Maarten Moens, neurochirurgien à l'UZ Brussel.
Le Dr Lisa Goudman, clinicienne-chercheuse à l'UZ Brussel, s'est servie des données des participants à l'étude pour concevoir un modèle de prévision personnalisé pour le patient et le médecin traitant. "Les patients souffrant de douleurs chroniques peuvent désormais obtenir une vue d'ensemble réaliste de ce qui les attend sur une période d'un an à compter de l'implantation d'un neurostimulateur', indique-t-elle.