Reconstructions mammaires : Kom op tegen Kanker interpelle hôpitaux et médecins

L'organisation flamande Kom op tegen Kanker demande aux hôpitaux et aux médecins d’améliorer la transparence concernant les coûts des reconstructions mammaires et appelle à une limitation des suppléments d’honoraires. C'est ce qu'indique l'organisation dans un communiqué publié samedi. Via un espace de contact dédié aux problèmes liès au cancer, plusieurs patientes ont témoigné de frais non précisés qui peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros.

Chaque année, environ 3 000 femmes en Belgique subissent une reconstruction mammaire, une intervention qui bénéficie d’un remboursement dans le cadre de l’assurance maladie obligatoire après un cancer du sein ou à titre préventif. Pourtant, malgré cette prise en charge, Kom op tegen Kanker a reçu de nombreux signalements de patientes confrontées à des frais inattendus.

Des coûts supplémentaires pour la symétrisation

Un premier point de friction concerne les coûts liés à la symétrisation des seins. Bien que certaines procédures de lipofilling soient couvertes par l’assurance maladie, certaines patientes rapportent que des chirurgiens plasticiens leur facturent encore des frais supplémentaires sans explication claire. Ainsi, une patiente explique qu’elle devait payer 4 700 euros pour une correction de l’autre sein, tandis qu’une autre mentionne un coût de 2 000 euros pour harmoniser la reconstruction avec le sein restant. Dans un autre témoignage, une patiente affirme que son médecin lui a facturé 1 000 euros pour cette correction.

Les suppléments d’honoraires en question

Un autre problème fréquemment rapporté concerne les suppléments d’honoraires et d’autres frais additionnels. Malgré certaines mesures de régulation, des patientes affirment qu’elles n’ont pas d’autre choix que de payer ces suppléments, notamment celles ayant opté pour une reconstruction avec prothèse. L’une d’elles explique qu’elle a dû verser un supplément de 750 euros, et qu’elle renonce aux interventions ultérieures, comme la reconstruction du mamelon, en raison de coûts trop élevés. Une autre patiente signale avoir déjà payé plus de 2 000 euros en factures diverses, malgré des revenus limités.

Des matériaux non remboursés

Par ailleurs, certaines patientes dénoncent l’utilisation par les prestataires de soins de matériaux non remboursés sans en être informées au préalable. L’une d’entre elles évoque un supplément de 1 700 euros pour un filet utilisé afin de prévenir l’encapsulation de la prothèse.

Vers une meilleure transparence et un encadrement des coûts

Face à ces constats, l'organisation flamande Kom op tegen Kanker réclame que les patientes reçoivent une estimation claire des coûts avant toute intervention et demande une limitation des suppléments non remboursés. L'organisation plaide également pour une meilleure transparence des hôpitaux dans leurs brochures sur l’ensemble du processus de reconstruction mammaire, de l’intervention initiale à la reconstruction du mamelon.

L'INAMI appelé à revoir les remboursements

Enfin, l'organisation appelle l'INAMI à examiner la possibilité de rembourser certaines interventions ou matériaux lorsqu’ils démontrent une valeur ajoutée pour les patientes. À défaut de remboursement, l’organisation insiste sur la nécessité d’une information claire et impartiale de la part des médecins afin que les patientes puissent faire un choix éclairé.

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