La commission Enseignement supérieur du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a approuvé mardi un projet de décret qui octroie 57 nouvelles habilitations aux établissements supérieurs, dont les deux masters de médecine à l'UMons et l'UNamur qui avaient mis le gouvernement sous forte tension au printemps dernier.
L'utilité de ces deux nouveaux masters sera évaluée après cinq années et leurs étudiants ne bénéficieront pas de financement complémentaire. Tous les étudiants de médecine seront donc financés à égalité, a répété mardi la ministre Glatigny, à l'origine du texte.
Celui-ci avalise par ailleurs la modification d'intitulés d'une série de bacheliers ainsi que le changement de noms de différents établissements supérieurs.
Le nouveau décret revoit également les règles d'octroi de ces autorisations d'enseignement à l'avenir pour éviter la surenchère entre établissements. Ainsi, toute nouvelle habilitation ne sera financée par la FWB qu'après trois années d'existence seulement.
Le texte introduit aussi le principe de "plus un, moins un" qui prévoit -sauf dérogations- que toute nouvelle habilitation accordée à un établissement supérieur devra dorénavant être compensée par la suppression d'une habilitation existante.
Il n'y aura d'ailleurs plus aucune nouvelle habilitation octroyée jusqu'à la fin de cette législature.
Le décret prévoit également la consultation d'une série d'acteurs socio-économiques pour juger de l'utilité sociale des nouvelles demandes d'habilitations qui seront formulées à l'avenir.
Enfin, le texte prévoit que le gouvernement pourra à l'avenir nommer le président de l'Académie de recherche et d'enseignement supérieur (ARES) sur simple avis de son conseil d'administration, et non plus sur avis conforme. Celui-ci n'aura donc plus la possibilité de bloquer l'éventuel choix du gouvernement.
Le texte a été approuvé mardi midi par la majorité PS-MR-Ecolo. Dans l'opposition, le PTB et les Engagés se sont abstenus.
Au nom des communistes, John Beugnies a critiqué une logique de rationnement de l'offre d'études qui va, selon lui, à l'encontre du développement et de l'accessibilité à l'enseignement supérieur.
"Des filières utiles mais jugées moins rentables vont passer à la trappe", a-t-il déploré.
Pour les Engagés, Marie-Martine Schyns a dénoncé un "accord politique négocié sur un coin de table sans concertation du secteur" pour sortir le gouvernement du blocage autour des masters en médecine.
"Pour nous, il s'agit d'un décret préjudiciable pour les établissements supérieurs, surtout les plus petits", a jugé Mme Schyns. Celle-ci a aussi pointé le "renforcement de la politisation de l'ARES" vu les nouvelles règles pour le choix de son président.
Le décret devrait être définitivement validé d'ici quinze jours en séance plénière du Parlement.