L’UAntwerpen et l’UZA ont noué une collaboration avec l’université d’Oxford pour s’attaquer au problème des fuites urinaires chez la femme par l’implantation d’électrodes à côté du nerf pudendal au moyen d’une opération minimalement invasive. Les premiers résultats sont d’ores et déjà prometteurs.
«Suivant le type de fuite urinaire, nous disposons aujourd’hui de plusieurs traitements reposant sur l’implantation de l’un ou l’autre dispositif», explique le Pr Stefan De Wachter, urologue à l’UZA et à l’UAntwerpen. « Bien souvent, les traitements actuels n’agissent toutefois que sur une partie des plaintes et n’évoluent pas non plus avec elles, de telle sorte que les fuites urinaires peuvent réapparaître au fil du temps. D’autres solutions n’agissent que sur la vessie, alors qu’il faudrait aussi stimuler le sphincter.»
L’UAntwerpen, l’UZA et l’université d’Oxford ont lancé ensemble la spin-off Amber Therapeutics et développé le dispositif Amber-UI, le premier neurostimulateur «intelligent» qui stimule le nerf pudendal pour améliorer la rétention de l’urine. L’implant est capable de percevoir et d’interpréter les signaux en provenance de l’utilisatrice et d’y adapter la stimulation afin de rétablir une fonction vésicale normale dans différentes circonstances.
Une nouvelle technique chirurgicale
«Nous stimulons le nerf pudendal, qui règle la fermeture du sphincter urinaire et permet de retenir le flux d’urine. Grâce à cette approche, il est possible de renforcer les réflexes physiologiques existants lorsque c’est nécessaire», résume le Pr De Wachter. «Comme cette stimulation s’adapte en fonction des signaux en provenance de la patiente, nous sommes parvenus à traiter efficacement les deux formes les plus courantes de fuites urinaires. La stimulation permet de détendre la vessie lorsqu’une sensation d’urgence désagréable se manifeste et de fermer le sphincter pour prévenir les fuites liées à l’effort. Pour l’implantation du dispositif, nous avons aussi développé une nouvelle technique chirurgicale qui ne nécessite que trois petites incisions.»
Les partenaires ont également lancé un essai clinique baptisé AURA-2 (Augmenting Urinary Reflex Activity), dans le cadre duquel l’implant va être testé chez une quinzaine de patientes à l'UZA. Trois d’entre elles ont déjà été opérées, les autres le seront dans les mois à venir, précise le Pr De Wachter. «Les premiers résultats sont positifs et cette nouvelle approche semble donc prometteuse tant en termes de faisabilité de l’opération qu’au niveau du traitement proprement dit.»
«Ce traitement a été développé en l’espace de moins de deux ans et témoigne aussi de notre capacité à réaliser rapidement des prototypes de nouveaux concepts thérapeutiques bio-électriques», commente Aidan Crawley, CEO d’Amber. «Les premiers résultats donnent à penser que notre traitement pourrait avoir un impact considérable sur la vie de nombreuses patientes confrontées à un problème de fuites urinaires, et c’est une nouvelle formidable. À l’heure actuelle, il n’existe en effet aucun traitement efficace pour une grande partie d’entre elles. Amber-UI pourrait donc vraiment faire la différence!»