La semaine passée, un accord a été conclu en France sur le remboursement d’actes de télémédecine entre l'Assurance maladie et trois syndicats de médecins libéraux représentant une majorité de médecins libéraux. A partir du 15 septembre prochain, les médecins français pourront réaliser des téléconsultations (examen médical par visioconférence), rémunérées au même tarif qu'une consultation classique. Les prix ont été fixés : 25 euros pour un généraliste, 30 euros pour un spécialiste. Ils pourront aussi effectuer des téléexpertises (demande d'avis entre praticiens), payées à partir de 2019 entre 12 et 20 euros selon le niveau de complexité de l'acte. Afin que les médecins possèdent le matériel nécessaire pour travailler dans les meilleures conditions, une aide financière est prévue : jusqu'à 525 euros par an pour leur permettre de s'équiper notamment pour assurer la sécurité des données médicales échangées.
En Belgique, la problématique est toujours analysée comme l’explique Jean-Jacques Rombout, vice-président de l'Ordre des médecins : « Il y a une réflexion globale avec le cabinet à propos de la télémédecine. Toutefois, l'Inami n'a prévu à ce jour aucun remboursement pour les avis à distance. Actuellement, il n'y a toujours pas de projets retenus en la matière »
De son côté, le cabinet de la ministre fédérale de la santé, Maggie De Block, rappelle qu’ « une des conclusions des projets pilotes concernant les applications de santé mobiles est que la télémédecine doit s’inscrire dans un cadre plus large que les applications mobiles. » Selon elle, la télémédecine offre la possibilité d’un accès plus facile aux soins et d’une collaboration accrue entre professionnels. Pour les maladies chroniques aussi bien que pour des situations aiguës (comme l’AVC) et dans des contextes très divers : maison de repos, au domicile du patient, dans le contexte des soins d’urgence ou interhospitaliers.
Pour elle, il s’agit d’actes médicaux et toutes les conditions y afférentes devront être remplies. « Le dossier est actuellement à l’étude. Le but est d’élaborer des critères et des règles claires afin que la santé mobile trouve une place structurelle dans le secteur des soins de santé. Doivent encore être discutés des aspects comme la sécurité, le respect de la vie privée, les modes de rémunération, etc. » conclut-on du côté du cabinet de la ministre.
Le remboursement est donc bien sur la table mais sans accord définitif à ce stade.
Pour rappel, à ce jour, Partena Ziekenfonds notamment a ouvert la voie en accordant le remboursement de l'appli Fibricheck pour l’arythmie cardiaque avec une intervention de l'assurance complémentaire de 10 euros par consultation.
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Le débat continue sur @numeriKare
Prévoir un remboursement spécifique des consultations/avis #télémédecine permettrait de venir en soutien aux généralistes en zones en pénurie mais aussi de favoriser la multidisciplinarité et donc la qualité des soins pr les patients. Il faut donc avancer et concrétiser! #santé https://t.co/57laN3udW0
— Catherine Fonck (@catherinefonck) 20 juin 2018
Et pas uniquement en zone de pénurie ... les patients multiplient les demandes et les contacts « télé »... et le travail conséquent des medecins doit être rémunéré aussi https://t.co/1dLsuhCAHh
— Gilbert Bejjani (@drbejj) 20 juin 2018
Soyons prudents. Ok pour consultation de suivi.Quelques risques si patient inconnu ou premier contact liée à une affection nouvelle, situations où il me semble prudent d'associer un examen physique qui ne peut se limiter à la lecture d'une photo.
— jacques de Toeuf (@j_detoeuf) 21 juin 2018
Le cadre juridique des remboursements conditionnels de téléconsultation sont en cours. Je mélangeons pas tout, commençons par une téléconsultation de suivi (après diagnostic par le même médecin) qui ressemble à un avis par téléphone mais mieux organisé et remboursé.
— Eric Van der Hulst (@EricVanDerHulst) 22 juin 2018
La réponse appartient aux médecins luxembourgeois qui ont refusé l'installation de "cabines de télémédecine" telles que https://t.co/7ErL1DRiQ5 proposées par les politiques locales.
— David SIMON (@Freedoc_be) 21 juin 2018
Cela ne va pas arranger l'opinion selon laquelle les médecins ont des réflexes corporatistes protectionnistes et ont peur de l'intrusion de la #eSanté dans leur pratique... @B_Hf_T @DigitalHealthBE @digitalagendaBE @ordederartsen @Bedoc_BE
— Nathalie Schirvel (@NatSchirvel) 21 juin 2018
Peu importe ce que le public pense de nos choix tant qu'ils répondent à nos attentes et à nos besoins. Seuls les vendeurs d'eSanté ont intérêt à ce que le médecin se culpabilise. Je t'ai déjà expliqué, le MG est le client, pas le patient. La décision suprême lui appartient.
— David SIMON (@Freedoc_be) 21 juin 2018