L'utilisation généralisée des applications mobiles pour la santé et le bien-être a transformé la façon dont les gens accèdent et interagissent avec les services de santé numériques. La popularité de ces applications est telle que la majorité des consommateurs utilisent les applications mobiles comme principal moyen d'accéder aux logiciels numériques de santé et de bien-être.
Deux des magasins d'applications les plus dominants par lesquels ces applications sont fournies sont l'App Store d'Apple et Google Play Store, qui agissent en tant que principaux distributeurs de plusieurs milliers d'applications de santé et de bien-être, dont certaines ont un but médical.
Dans ce cadre des scientifiques allemands et irlandais s’inquiètent sur le rôle des grosses sociétés technologiques par rapport aux données de santé collectées via les applications, dans un article paru dans la revue NPJ Digital Health
À mesure que l'utilisation de ces applications a augmenté, la nécessité d'une réglementation pour garantir leur sécurité, leur efficacité et leur conformité aux lois applicables s'est également accrue. En mai 2021, l'Union européenne (UE) a mis en place de nouvelles réglementations obligeant les développeurs d'applications à se conformer à la réglementation sur les dispositifs médicaux et à signaler les incidents graves résultant de leur utilisation. Malgré ces nouvelles réglementations, leur respect a été inégal dans certains domaines et peu clair dans d'autres, laissant de nombreux consommateurs incertains quant à la sécurité et à la fiabilité des applications qu'ils utilisent.
En plus de ces préoccupations, les scientifiques s’interrogent sur la façon dont les conflits d'intérêts peuvent être gérés entre les rôles d'Apple et de Google en tant qu'importateurs et distributeurs de ces applications, tout en étant également développeurs de leurs propres produits de santé concurrents. Ces conflits d'intérêts pourraient potentiellement nuire à la compétitivité du marché et souleve des inquiétudes concernant les lois antitrust et sur la concurrence.
De plus, la proposition de règlement européen sur l'espace des données de santé exigerait que les applications de bien-être soient volontairement enregistrées et étiquetées davantage comme des dispositifs médicaux que comme des logiciels grand public, ajoutant une nouvelle couche de complexité à un environnement réglementaire déjà compliqué. Ces nouvelles réglementations auront probablement des implications considérables pour les développeurs d'applications, les propriétaires d'applications, les prestataires de soins de santé et les consommateurs.
À mesure que la législation de l'UE entrera en vigueur, elle pourrait servir de modèle pour d'autres régions du monde. Cela représente une opportunité unique pour toutes les parties prenantes de collaborer et de développer des solutions innovantes et durables qui peuvent améliorer la qualité et la sécurité des services numériques de santé et de bien-être, tout en garantissant qu'ils restent accessibles et abordables pour tous.