La médecine digitale à l’UNamur : apprendre l’« hygiène » informatique  

Les étudiants en médecine sont généralement capables d’assimiler par eux-mêmes les procédures informatiques qui feront partie de leurs obligations. Il est par contre moins certain qu’ils maîtrisent des concepts sous-jacents, notamment la sécurité informatique.

On ne peut plus se passer de l’informatique en médecine, quel que soit le domaine ou la spécialité considérés. D’ailleurs les médecins et futurs médecins sont relativement bien informés des obligations qui leur incombent et de la manière dont ils doivent pratiquer pour y répondre. « Mais ce que la plupart d’entre eux connaissent moins, en particulier les étudiants, ce sont les concepts sous-jacents et les comportements souhaitables à adopter » explique le Dr Dominique Henrion, responsable du futur master de spécialisation en médecine générale à l’UNamur.

Cette formation débutera à la rentrée académique 2024. D’où un enseignement en médecine digitale orienté sur les aspects de sécurité et d’« hygiène numérique ».  Comme dans d’autres universités, ces notions indispensables sont enseignées à l’UNamur. Les cours visent à répondre à des questions telles que : « Dois-je avoir un ordinateur professionnel et un autre à usage privé ? Comment assurer une protection maximale à mes dossiers médicaux ? Comment organiser ces données ? Quels back-ups dois-je faire et quand les faire ? etc. » Ce sont là toutes compétences pratiques qui revêtent une importance particulière dans le chef du médecin. Cette formation vaut pour trois crédits et sera dispensée au cours du 3° cycle, c’est-à-dire le master de spécialisation en médecine générale. Les titulaires de ce cours sont des médecins généralistes. « Moi-même et ma collègue, le Dr Catherine Magnette, en avons la charge », dit le Dr Henrion. « Nous coordonnons le contenu et les intervenants. Ces derniers peuvent venir d’horizon divers : e-santé, spécialistes en cybercriminalité, professeurs de la faculté d’informatique. Plusieurs médecins généralistes collaborant avec e-santé présenteront également des modules. »

Il s’agit à la fois de théorie et de pratique … et même plus. « Nous tablons, pour notre master de 3° cycle sur des cohortes relativement restreintes. Cela nous permettra d’être souples et d’envisager à la fois de la théorie, de la pratique et aussi de la simulation. Les étudiants travailleront sur leur propre ordinateur. »

L’orientation de cette formation est sans doute, au moins en partie, différente de celle qui est dispensée dans d’autres universités. Par exemple à Mons, il semble être beaucoup question d’intelligence artificielle. « Je n’ai pas de connaissance précise sur les contenus de l’enseignement dispensé ailleurs en Fédération Wallonie Bruxelles » dit le Dr Henrion. « Loin de moi l’idée d’émettre une opinion à ce sujet. Ces deux types d’apports aux étudiants sont loin de s’exclure mutuellement. Au contraire, ils me paraissent complémentaires », conclut-il.

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