L'évaluation finale des 24 projets pilotes concernant la santé mobile a démontré que l'utilisation des applications permettait de mieux motiver les patients à suivre le traitement prescrit et de diminuer les complications.
L'utilisation d'applications mobiles dans le cadre des soins de santé a plusieurs avantages. Les applications permettent de stimuler le contact entre les patients et les prestataires de soins, de mieux assurer le suivi des patients par les prestataires de soins, mais aussi et surtout, de motiver davantage les patients à suivre le traitement prescrit. C'est ce qu'affirme lundi dans un communiqué le Cabinet de Maggie De Block suite à l'évaluation finale des 24 projets pilotes relatifs à la santé mobile.
Pour la ministre de la santé publique « Tout le monde est bien conscient de l'utilité d'une application comme outil de soins pour le patient. Mais ce n'est pas l'application en soi qui fait la différence. L'utilisation de l'application doit se conformer à l'approche large des soins de santé telle que définie par les prestataires de soins. Cela a clairement été confirmé par les projets pilotes. »
Un point est ressorti significativement de l'évaluation finale de ces 24 projets : les meilleurs projets étaient ceux dans lesquels toutes les parties concernées étaient représentées. Outre les patients et les prestataires de soins, la direction de l'organisation de soins et le partenaire de l'industrie l'étaient également. « Une équipe bien rôdée reste un élément de réussite crucial », souligne Maggie De Block.
L'évaluation finale a aussi confirmé les points forts et les points d'attention ressortis de l'évaluation intermédiaire en novembre dernier. Le grand avantage des applications se situe au niveau du confort supplémentaire et de l'aisance qu'elles offrent dans la pratique, et ce, tant aux patients qu'aux prestataires de soins. Il faut pour cela bien entendu que l'application soit facile à utiliser et sécurisée. Il est également parfois nécessaire qu'elle puisse communiquer avec d'autres applications comme le dossier médical informatisé.
L’implication importante du patient représente en outre un autre avantage majeur. Les patients qui utilisent une application suivent mieux leur traitement, se sentent en sécurité et mieux soutenus du fait que les professionnels des soins de santé suivent le tout à distance.
Moins de complications
L'utilisation d'une application peut également comporter d’importants avantages en matière d’aspects économiques de la santé. Il s'est avéré que dans la pratique, c'était le cas pour environ la moitié des projets. Le nombre de consultations non planifiées était à la baisse, tout comme le nombre de journées de soins à l'hôpital, les médicaments étaient mieux adaptés, il y avait moins de situations d’urgence, moins de complications, etc.
La durée de six mois était trop courte pour pouvoir rassembler suffisamment de preuves cliniques, mais ce n'était de toute manière pas l'objectif des projets pilotes. Le but était de définir, à l'aide d'expériences pratiques à échelle limitée et dans un environnement sûr, quel encadrement il fallait prévoir pour pouvoir donner au plus vite une place officielle aux applications médicales dans nos soins de santé.
Rôle crucial du prestataire de soins
Deux projets ont été mis en suspens par les prestataires de soins concernés parce qu'il y avait un risque potentiel pour les patients, car il n'était par exemple pas clair pour le prestataire de soins pour quel patient il recevait une alerte. Cela confirme que les prestataires de soins jouent un rôle crucial dans la gestion de l'utilisation de ce type de technologie.
Chacun des 24 projets pilotes recevra un feedback individuel détaillé dans les prochaines semaines. « Les projets pilotes ont répondu aux attentes : aussi bien nous, en tant que pouvoirs publics, que les prestataires de soins et l'industrie avons pu en tirer des leçons dans la pratique. Ces informations nous permettront à présent de tracer le cadre réglementaire afin que la santé mobile puisse avoir une place officielle dans nos soins de santé. » a conclu la ministre.
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