Selon une enquête de l’American Medical Association (AMA), 93% des médecins voient un avantage précis ou majeur à utiliser les outils de la e-santé. En 2016, ils n’étaient que 85%.
L’AMA a interrogé 1.300 médecins en 2016, 2019 et 2022 sur leur perception de la santé digitale et de la manière dont ils adoptaient ces technologies dans leur pratique. Cette année, 44% d’entre eux déclaraient y voir un net avantage pour les soins aux patients, contre 36% en 2019 et 31% en 2016. Cela a fait dire au président de l’AMA, le Dr Jack Resneck, « que la rapidité avec laquelle les médecins adoptaient les outils de la santé digitale s’était accélérée avec la montée de l’optimisme suscité par les bénéfices dus aux équipements bien conçus et bien adaptés aux besoins des patients. Cela montre l’importance que les médecins accordent aux moyens qui améliorent la santé des patients tout en allégeant la charge technique et administrative qui pèse quotidiennement sur eux.»
Il ressort aussi de l’enquête que les médecins utilisent un plus grand nombre d’outils digitaux. Le nombre moyen est passé de 2,2 en 2016 à 3,8 en 2022. Le changement le plus marqué est dû aux « soins virtuels » (virtual care). La proportion de ceux qui font de la télémédecine a doublé entre 2016 et 2019 (de 14% à 28%). Elle s’est littéralement envolée en 2022, où elle est de 80%. Dans le même temps, 30% des médecins déclarent utiliser le télémonitoring (enregistrement simple des paramètres de base) pour des raisons d’efficacité, alors que seulement 12% le faisaient en 2016. Et 34% aujourd’hui, contre 13% en 2016, disent recourir au télémonitoring avec systèmes d’alerte pour la gestion du patient à distance.
L’enquête révèle encore que l’évolution clinique du patient et une meilleure efficience du médecin grâce à l’enregistrement automatique des données, sont les deux facteurs qui ont influencé l’attrait de ces outils pour les médecins. La diminution du stress et du risque de burnout ont pris une importance croissante ces dernières années. En 2022, 76% des médecins interrogés placent ces aspects parmi les raisons importantes ou très importantes qui les ont poussés vers la médecine digitale. Six ans auparavant, 66% seulement faisaient la même déclaration. Et 85% estiment actuellement que l’intégration du dossier médical informatisé et leur couverture par l’assurance professionnelle sont importants ou très importants.
Bien que le recours aux technologies émergentes reste faible, les médecins font preuve d’un certain intérêt pour leur adoption. Dans l’enquête, 18% d’entre eux ont déclaré s’aider d’outils utilisant l’intelligence artificielle en vue de renforcer leur efficacité dans leur pratique quotidienne. 39% ont manifesté l’intention de le faire dans un délai d’un an.
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