L’abord de la fibrillation auriculaire (FA) par des systèmes mobiles tels que AliveCor Kardia ou, en Belgique, FibriCheck, n’est plus l’apanage de quelques sociétés privées. Ainsi, depuis peu, l’European Society of Cardiology (ESC) a mis à disposition deux nouvelles applications pour smartphones et tablettes ayant pour objectif de favoriser une prise en charge de la FA.
Les applications AF Manager et My AF ont été conçues par l’ESC avec l’aide du consortium CATCH ME (Characterising Atrial fibrillation by Translating its Causes into Health Modifiers in the Elderly) afin de diffuser ses directives 2016 relatives à la FA. Cette démarche est en parfaite cohérence avec l’approche pluridisciplinaire centrée sur le patient qu’elle recommande. Elle se veut aussi dans l’air du temps. Il n’est plus possible d’ignorer que les smartphones, les tablettes et leurs Apps sont devenus ubiquitaires, et ce, partout dans le monde. Ainsi, on estime qu’environ 2/3 de la population de l’Europe et des États-Unis disposent d’un smartphone.
Selon Dipak Kotecha, dans un article récemment paru dans EP Europace , les applications pour smartphone et tablettes ont le potentiel d'éduquer, d’encourager le changement de comportement et d’accroître l'observance du traitement chez les patients atteints de FA, tout en fournissant des algorithmes de traitement interactifs visant à faciliter le travail des cliniciens. Elles visent clairement à améliorer l'autogestion et la prise de décision partagée.
En pratique, l’application My AF permet aux patients d’enregistrer des données sur les symptômes et la qualité de vie. L’application AF Manager importe ces informations et permet aux médecins d’en modifier les détails et de saisir des informations supplémentaires. Un outil intitulé « Treatment Manager » inclus dans l’application suggère alors des options de traitement individualisées, naturellement basées sur les directives de l’ESC. À la suite d’une consultation, il est possible de partager avec le patient des décisions thérapeutiques, des notes et la posologie des médicaments.
Les deux applications sont disponibles - gratuitement - pour les appareils Android et iOS.
Pour la FA, l’affaire est entendue: on doit désormais compter sur les smartphones et les Apps dédiées.
À votre avis, quelle sera la prochaine indication?