L'évaluation intermédiaire de 24 projets pilotes contenant des applications de santé mobile a démontré que l'utilisation de ces apps est aussi bien bénéfique pour les patients que pour les prestataires de soins. Pour Maggie De Block, ministre de la Santé publique « Les avantages sont évidents. Grâce au suivi à distance, les patients se sentent mieux soutenus et plus impliqués. Les consultations intermédiaires à l'aide d'une application permettent d'éviter une rechute. Les patients qui utilisent une application sont souvent plus impliqués dans leur traitement. »
Les points faibles à résoudre sont, entre autres, la procédure de connexion qui est parfois trop lourde et la possibilité de partager des données avec d'autres prestataires de soins.
« La santé mobile est un domaine récent qui a le potentiel de simplifier et d'améliorer considérablement les soins en faveur du patient. Chaque jour, de nouvelles applications sont disponibles, dont certaines sont meilleures que d'autres. Afin de bien faire le tri et de garantir la qualité et la sûreté des soins, il est important de créer un cadre réglementaire clair pour la santé mobile (m-health). Pour ce faire, l'expérience acquise dans le cadre des projets pilotes nous sera très utile. » poursuit la ministre.
Les 24 projets pilotes relatifs à la santé mobile ou le m-health peuvent être classés sous quatre champs d'application du secteur des soins :
- l'organisation des soins, par exemple, la communication entre les prestataires de soins et les patients par téléconsultation ;
- le soutien de la pose de diagnostic ;
- l'accompagnement de patients lors de leur convalescence ou rééducation fonctionnelle ;
- la participation des patients ou l'implication active des patients dans le cadre de leur traitement.(Empowerment)
L'évaluation intermédiaire des projets pilotes fin octobre 2017 a clairement révélé certains avantages et points d'attention. « Les projets pilotes confirment que la santé mobile peut constituer un instrument permettant aux patients de devenir le copilote de leur propre santé. Quant aux prestataires de soins, ils sont en mesure d'encore mieux assurer le suivi et l'accompagnement de leurs patients. Le but à présent est d'élaborer des critères et des règles claires afin que le m-health trouve sa place structurelle dans le secteur des soins de santé. » déclare Maggie De Block
Avantages importants
- L'utilisation d’applications fait qu’une partie des contacts entre patients et médecins se déroule à l’aide de moyens de communication modernes. Les apps sont donc une alternative au contact physique avec le médecin. Il s’agit, par exemple, de consultations dans le domaine des soins de santé mentale ou dans le cadre du suivi de patients atteints d'un cancer.
- Les prestataires de soins ont une vue plus complète, et donc meilleure, sur les paramètres de santé à suivre à l'aide de l'application, par exemple les valeurs glycémiques de patients diabétiques.
- Les patients se sentent mieux encadrés lors de leur traitement, par exemple grâce au suivi permanent à distance effectué par leurs prestataires de soins ou grâce au soutien dans la prise de médicaments.
- Les patients se sentent plus impliqués dans leur traitement du fait qu'ils aient eux-mêmes accès à certaines données et qu'ils reçoivent davantage de feedback.
Quelques problèmes de jeunesse à résoudre
- La procédure d'identification est souvent encore trop complexe pour les patients. Les applications doivent évoluer vers un système simple et facile d'accès garantissant en même temps le respect de la vie privée et la sécurité des données.
- Les données de santé récoltées à l'aide de l'application ne peuvent pas rester figées ‘dans l'application’ mais doivent à tout moment être accessibles aux patients et aux prestataires de soins, et ce, afin qu'ils puissent toujours disposer des données le plus récentes.
- Certaines applications mobiles ne sont pas assez facile d'emploi, surtout pour les patients moins habiles sur le plan numérique.
- Les applications mobiles et les autres applications d'e-santé doivent être bien harmoniser pour que, par exemple, les données récoltées à l'aide de l'application soient automatiquement ajoutées au dossier patient intégré à l'hôpital.
Les projets pilotes s'inscrivent dans le cadre du déploiement du Plan d'action e-Santé 2015-2018. Le 14 octobre 2015, la ministre De Block a présenté ce plan en collaboration avec ses homologues régionaux en charge de la Santé publique. Il s'agit de l'actualisation du premier plan d'action e-Santé fédéral qui avait été lancé en 2013, mais sans y inclure la santé mobile.
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