Des chercheurs belges préconisent, dans une étude récente, de réaliser plusieurs biopsies chez les patients atteints d'un cancer de la prostate métastatique. Actuellement, les médecins se limitent trop souvent à réaliser une seule biopsie, au cours de laquelle ils prélèvent un échantillon de tissu de la prostate pour cartographier la maladie. Mais cette seule biopsie apporte peu de renseignements sur les origines de ce cancer agressif et sur la façon dont il se propage dans le corps.
La réalisation de biopsies supplémentaires requiert un peu plus de temps mais en apprend davantage sur le type de cellules cancéreuses qui se sont le plus propagées, estiment les chercheurs flamand s et canadiens, qui ont analysé six cents morceaux de tissus cancéreux dans le cadre de leur étude.
"À notre grande surprise, nous avons découvert différents types de cellules cancéreuses par le biais de plusieurs biopsies au sein de la même prostate", explique le professeur Piet Ost du Cancer Research Institute Ghent (Institut de recherche sur le cancer de Gand). "Seules certaines d'entre elles s'étaient répandues dans tout le corps."
Des biopsies supplémentaires aident donc les médecins à mieux évaluer le tableau clinique. Et cela s'avère utile car trop de patients atteints de cancer sont aujourd'hui traités avec des thérapies lourdes qui ont parfois peu de résultats, mais provoquent de nombreux effets secondaires.
Le résultat de multiples biopsies offre la perspective d'un meilleur traitement. "Nous avons découvert qu'après l'analyse de différentes biopsies, nous avions une vision plus claire de la maladie et pouvions donc la traiter de manière plus spécifique."
Selon les données disponibles, chez cinq à dix pour cent des hommes diagnostiqués avec un cancer de la prostate, le cancer s'est propagé. Annuellement, cela concerne quelque 1.500 personnes, auxquelles il n'est plus possible de retirer tous les tissus cancéreux. C'est pourquoi les médecins effectuent généralement une biopsie de la prostate et commencent dès que possible un traitement hormonal ou une chimiothérapie.
Faire des biopsies supplémentaires ne change rien pour le patient, si ce n'est que le prélèvement prendra quelques minutes de plus, avancent les chercheurs. Toutes les biopsies se font en même temps et ne sont pas plus invasives.
"Plus le traitement est ciblé et personnalisé, plus les chances de guérison sont grandes", conclut le professeur Ost.
La recherche, financée par Kom op tegen Kanker et basée sur une étude portant sur 43 patients atteints d'un cancer de la prostate métastatique, a été publiée dans la revue "Nature Cancer". L'étude a été financée par l'association flamande de lutte contre le cancer, Kom op tegen Kanker.