Des chercheurs de l'Université libre de Bruxelles et de l'Institut Jules Bordet ont découvert un nouveau mécanisme qui, en combinant l'épigénétique de l'ADN et de l'ARN, permet une régulation précise des gènes, indique vendredi l'ULB. Publiée dans la revue Cell, cette étude pourrait "révolutionner les traitements anticancéreux futurs" grâce à des thérapies personnalisées.
L'épigénétique désigne une série de mécanismes qui agissent comme des "marqueurs" sur les gènes, afin de contrôler leur activité. En effet, si les gènes contiennent toutes les instructions nécessaires pour fai re fonctionner le corps humain, leur expression doit être finement régulée pour garantir que chaque cellule réalise son rôle de manière optimale.
Jusqu'à présent, l'épigénétique de l'ADN et celle de l'ARN étaient étudiées comme des systèmes indépendants, jouant chacun un rôle distinct dans la régulation des gènes.
Les chercheurs de l'ULB et de l'Institut Jules Bordet ont toutefois révélé que l'épigénétique de l'ADN et de l'ARN étaient plus interconnectées qu'on ne le pensait. D'après leur découverte, l'ADN organise les gènes disponibles, tandis que l'ARN ajuste dynamiquement leur utilisation, au sein de systèmes complémentaires. Ce mécanisme est particulièrement important dans des étapes clés telles que le développement des cellules ou leur spécialisation en différents types, par exemple dans le cadre des cellules souches embryonnaires.
Cette avancée aide ainsi à mieux comprendre comment nos cellules fonctionnent et comment des perturbations dans ces mécanismes peuvent entraîner des maladies comme le cancer.
Les résultats de l'étude pourraient dès lors faire progresser les traitements thérapeutiques contre cette maladie. À travers des thérapies basées sur des "médicaments épigénétiques" ciblant à la fois l'ADN et l'ARN, les scientifiques espèrent pouvoir développer des traitements plus précis et personnalisés, capables de cibler ces mécanismes de régulation pour restaurer l'équilibre dans les cellules malades chez les patients atteints de cancer.