Plusieurs personnes émanant du monde de l’hôpital ont été invitées mercredi au Parlement pour y être entendues par la commission pour la santé et l’égalité des chances de la Chambre. Les auditions ont eu lieu sur la thématique « La réforme du financement des hôpitaux. Où en est-on? » Le Dr Bejjani y représentait l’ABSyM
En mai, l’ABSyM s'était étonné de ne pas avoir été invité dans le cadre des auditions de la commission pour la santé et l’égalité des chances de la Chambre sur la réforme hospitalière avec les fédérations hospitalières, les mutuelles, les organisations de salariés et l'administration. Le syndicat avait dans une lettre adressée au président de la commission souligné « qu'il serait incompréhensible et inacceptable que le syndicat des médecins le plus représentatif n'ait pas le droit de parole. »
La qualité des soins
Les auditions ont eu lieu cette semaine sur la thématique « La réforme du financement des hôpitaux. Où en est-on? » en présence de Mickael Daubie (Inami), Bernard Michaux (Belfius) et Koen Schoonjans (Sante Belgique), Katrien Kesteloot (KUleuven et UZLeuven).
Pour l’Absym, le Dr Gilbert Bejjani a donné son point de vue : « Il était essentiel que nous puissions avoir la parole. J’ai expliqué qu’il y avait un vrai besoin de réforme. J’ai insisté sur les tendances mondiales, les défis, les solutions observées à l’international. Il s’agit d’un ensemble de solutions centrées sur la qualité des soins fournies au patient, selon le modèle du value based médecine et sur la capacité que l’on doit avoir de mieux utiliser les moyens disponibles. Dois-je rappeler la pénurie de personnel et les budgets non infinis ? Il faut s’attaquer aux soins non planifiés avec la première ligne aussi et la renforcer aussi. »
Financer de nouveaux traitements
Il a expliqué aux députés que « c’était le moment de faire les réformes. Il faut diminuer la variation dans les soins. Il convient de forcer les hôpitaux au sein des réseaux à travailler mieux ensemble et donner le bon soin au bon endroit à la meilleure qualité possible au coût le moindre possible pour pouvoir continuer à payer de nouveaux traitements ou tout simplement, pour revaloriser le travail devenu peu attractif. Il faut oser faire ces changements, déplacer des activités, concentrer certaines choses. On ne peut plus payer tout et partout, à moins d’imprimer des billets. Un bon début à la forfaitarisation serait le financement de l’hôpital de jour dont la réforme a commencé mais qui reste lié au prix de journée, frein majeur pour sortir de l’ancien modèle inflationniste »
Pour lui, « le but n’est pas de faire des économies, mais de payer notamment convenablement le personnel des hôpitaux dans leur ensemble pour qu’ils puissent travailler dans de bonnes conditions. Tous les participants ont insisté sur cet aspect. »
Enfin, il est revenu sur « les besoins urgents de clarifier les rétrocessions sur les honoraires des médecins à défaut de quoi la réforme de la nomenclature va buter. J’ai expliqué le frein que représente la journée justifiée. Sans oublier qu’il est essentiel de garder la confiance, en payant moins d’un coté...on donne plus de l’autre. Tout le monde pourra s’y retrouver et au sein de chaque secteur, cela est essentiel. Par ailleurs, si un secteur fait l’effort de sous-consommer, il doit pouvoir réinvestir ces économies, et cela, pour freiner la course folle au volume. »
Plus que jamais il est essentiel de maintenir la concertation à tous les niveaux et « de financer la digitalisation en cours sans oublier l’écologie et la circularité de notre système de santé » a-t-il encore précisé.