Les hôpitaux universitaires ont engrangé des millions d’euros de profits grâce aux tests du coronavirus. Selon une enquête officielle, cet argent a servi au fonctionnement général de ces institutions, voire aux doctorands. Il est impossible de le récupérer.
En octobre 2020, en pleine crise de la COVID-19, le gouvernement De Croo a demandé à huit centres universitaires de mettre sur pied des laboratoires supplémentaires dans lesquels il a injecté 174 millions d’euros. La plateforme fédérale de tests a traité en fin de compte 4,6 millions de tests Covid, soit à peine un quart de tous ceux qui ont été analysés en Belgique. A mesure que la crise avançait, il apparaissait que des montants aussi élevés n’étaient plus en concordance avec les prestations fournies, écrit en substance De Standaard.
La N-VA, dans l’opposition, fulmine depuis longtemps contre l’excès des subsides consentis aux universités. Pour la première fois, les autorités ont pratiqué une évaluation. Il semble en effet, à la lumière de cette évaluation, que les centres universitaires ont retiré des profits importants des tests du Coronavirus. Mais combien exactement ? Il n’y a pas de réponse générale et univoque à cette question.
L’UZ Gent a notamment utilisé cet argent pour « couvrir les activités de soins déficitaires ». L’UZ Leuven a repris les montants dans sa « comptabilité générale ». « Il apparaît clairement que ces gains ont pu être dépensés en fonction des besoins, sans devoir rendre de comptes et sans contrôle » dit la députée N-VA Frieda Gijbels. « Bien évidemment, la recherche scientifique est importante. Mais elle ne peut pas servir d’objectif à des budgets de crise. C’est un gaspillage pur et simple de l’argent public »
Les autorités se défendent en insistant sur le fait que l’accord « a été conclu dans l’urgence ». Mais elles reconnaissent qu’elles auraient dû exiger « dès le début une comptabilité transparente » et préciser au préalable que ces moyens devaient être utilisés uniquement pour la réalisation de tests Covid.
Le cabinet du ministre de la Santé publique Frank Vandenbroucke fait remarquer dans le Standaard que cet accord a été initié par le secrétaire d’Etat Open VLD Philippe De Backer. « Sur base de ces contrats, il ne nous est plus possible aujourd’hui de récupérer les montants excédentaires », explique le porte-parole du ministre Vandenbroucke. « Mais nous en tirons les leçons pour le futur ». Le cabinet souligne que la plateforme « s’est comportée de manière utile et le fera encore à l’avenir ». A noter que ces pratiques avaient déjà été épinglées dans la presse.