Déficit budgétaire, taux d'emploi, compétitivité des entreprises, etc. La Belgique fait face à de "grands défis" et la législature qui a commencé ne sera pas une "promenade de santé", avertit le formateur et futur Premier ministre, Bart De Wever, en introduction de l'accord conclu vendredi soir et en cours de relecture finale samedi matin.
"Le chemin que nous sommes sur le point d'emprunter ne sera pas une promenade de santé. Les défis auxquels nous sommes confrontés exigent des sacrifices de la part de tous les acteurs de notre société. Ceux qui disent le contraire mentent à la population. Notre gouvernement a décidé de regarder la vérité en face et de prendre les actions nécessaires pour protéger et renforcer la prospérité de tous les citoyens de notre pays", avertit à la fin de son préambule M. De Wever.
L'accord conclu par la N-VA, le MR, les Engagés, Vooruit et le CD&V compte plus de 200 pages. Si les versions qui circulent actuellement ne sont pas les dernières -ainsi qu'a mis en garde le président des centristes, Maxime Prévot- elles n'en donnent pas moins la teneur de ce qui attend le pays dans les quatre ans et demi à venir.
"Pour la première fois en 16 ans, un gouvernement qui bénéficie d'un soutien démocratique des deux côtés de la frontière linguistique entre en fonction. Notre ambition est de mettre à profit ce large soutien et de relever les nombreux défis auxquels nous sommes confrontés de la manière la plus décisive qui soit. Comme dans le modèle rhénan, nous ne prônons pas la révolution mais bien l'évolution. Nous prenons des décisions difficiles par nécessité, mais nous ne perdons jamais de vue l'aspect humain", assure le formateur.
La première tâche qui attend l'Arizona est l'assainissement du budget. A politique inchangée, le déficit belge risque de devenir le plus élevé d'Europe. "Inverser structurellement cette tendance néfaste sera la première et la plus importante tâche de notre gouvernement. Pour ce faire, il est nécessaire d'adopter une approche commune à plusieurs législatures. C'est pourquoi, au début de cette législature, nous mettrons en œuvre une série de réformes qui garantiront la viabilité à long terme des finances publiques", souligne M. De Wever.
Et d'avertir: "Compte tenu du vieillissement de la population et du contexte géopolitique, il s'agira de l'assainissement budgétaire le plus difficile de notre histoire moderne".
L'Arizona entend mettre en œuvre en matière d'emploi une politique d'activation "ambitieuse" en maniant "le bâton et la carotte". Comme annoncé, elle veillera à ce qu'il soit "nettement plus avantageux de travailler que d'être inactif". Elle s'attaquera aussi à la simplification administrative pour les entreprises et à leur compétitivité.
La future majorité prendra aussi des mesures pour garantir la viabilité de la sécurité sociale, "dans le respect des droits acquis et avec empathie pour les plus vulnérables de notre société". Une "croissance adéquate" budget des soins de santé sera assurée.
En matière de migration, une lutte "plus vigoureuse" contre l'immigration illégale est annoncée. L'accès au système social belge sera plus strict et les "nouveaux arrivants" devront "consentir davantage d'efforts contraignants".
Des investissements auront lieu aussi dans la sécurité, qu'il s'agisse du domaine civil ou du domaine militaire. Et les engagements internationaux pris dans le passé en matière de Défense, notamment l'affectation de 2% du PIB, seront respectés. La date de 2029 est retenue un peu plus loin dans l'accord.
En matière institutionnelle, M. De Wever met l'accent sur la "modernisation". "Sous l'égide du Premier ministre, nous lancerons les préparatifs nécessaires à une réforme approfondie de l'État".