Le gouverneur de la Banque nationale, Jan Smet, estime que le marché immobilier résidentiel est surévalué de l'ordre de 7% en Belgique, dans un entretien accordé à La Libre Belgique samedi.
La Banque nationale dispose d'un modèle qui évalue les prix de l'immobilier résidentiel. Selon Jan Smet, celui-ci fait apparaître "une petite surévaluation de l'ordre de 7%". "Mais quid si l'un des déterminants change? Quid si les taux d'intérêt remontent? S'il y a une nouvelle récession? Dans ce cas-là, il pourrait y avoir une correction. Notre rôle, c'est de veiller à la santé des banques", rappelle le gouverneur.
"En tant que superviseur, on veille aussi à ce que les institutions, poussées par un environnement actuellement difficile compte tenu des taux très bas et des marges réduites, ne prennent pas de nouveaux risques", explique M. Smet. C'est la raison pour laquelle la Banque nationale a "tiré la sonnette d'alarme sur des prêts hypothécaires trop risqués", souligne le gouverneur. Il constate que ces crédits sont un produit d'appel et que la concurrence est féroce.
Il rappelle également l'introduction début mai d'une mesure imposant des exigences en fonds propres supplémentaires en termes de crédits hypothécaires. "Nous n'avons pas demandé aux banques d'arrêter leurs crédits hypothécaires mais d'adopter une attitude de prudence et de constituer un matelas, qui les aidera à amortir un choc", souligne M. Smet.