Le récent scandale, révélé par le journal Le Soir qui a porté à notre connaissance des comportements pour le moins curieux au sein du Conseil d’administrations de l’ISPPC, me remet en mémoire cet autre épisode confondant de l’usage inapproprié du fonds de pension du personnel des établissements gérés par cette intercommunale. Cet épisode n’eût hélas pas le même retentissement que l’affaire Publifin, et la coupole se referma sur le chaudron, laissant sans réponse les questions sur les responsabilités, les mesures correctrices apportées et les éventuelles sanctions envers les indélicats.
Le pitch de la nouvelle saison de la saga ISPPC tel qu’imaginé par son Conseil d’administration était certes saisissant : on crée un nouveau poste répondant à un profil de fonction totalement flou mais qui sera dévoilé au fil des épisodes, poste assorti d’une fort belle rémunération, et pour lequel aucune qualification n’est requise. Pour les nécessités du scénario, l’appel à candidature se fait de façon discrète, les délais accordés sont ridiculement brefs. Le rôle est attribué à un acteur de l’ombre, pas très bancable, mais lié intimement à un parti politique.
Las pour les concepteurs du projet, les temps ont changé, il est des comportements qui passent mal, et voilà une ministre de tutelle qui prend l’affaire au sérieux et annule le tournage !
Et voilà que les spectateurs se prennent à rêver d’un scénario vraiment innovant, mêlant une rigueur constante dans le bon usage des moyens dévolus, dont la finalité serait la qualité des soins et leur accessibilité. On y ajouterait des structures dirigeantes ayant la culture de la responsabilité et de la justification des actes posés, composées d’administrateurs compétents ayant une connaissance et une compréhension des activités des soignants. On pourrait même imaginer d’y intégrer un comité permanent d’audit (interne et externe) pas seulement en matière comptable et budgétaire, mais aussi de l’analyse permanente des risques.
Bien sûr, écrire cette nouvelle histoire demandera du courage aux auteurs. Les anciens tels que moi se souviennent encore des menaces et autres violences qui ont marqués des réformes majeures antérieures, dans les années 1990, concernant le financement de la biologie clinique ou l’assainissement du paysage médico-social à Charleroi.
Personnellement, je vois bien Paul Magnette et Madame De Bue dans les rôles principaux de cette nouvelle version.
Les médecins en général, et dans ce cas particulier ceux de l’ISPPC, sont demandeurs d’une thérapie appropriée, d’autant plus qu’ils sont les premières victimes des dérives observées, leurs honoraires étant de plus en plus utilisés pour combler des déficits dont une partie est sans aucun doute liée à ces scénarii foireux et banals.
L’ISPPC vaut mieux que d’être l’Institut Spécialisé pour la Promotion des Petits Camarades.
> Lire aussi : Nomination à l'ISPPC - Valérie De Bue annule la création d'un poste promis à un parent d'Olivier Chastel
Derniers commentaires
Marc BEAUDUIN
07 septembre 2019Que dire de plus qu’exprimé par le Dr de Toeuf... Écœurant... le politique demande à tous des efforts ...pour assainir et mieux utiliser les finances publiques , en veillant dans certains Milou à pointer le fonctionnement dans le privé . Toute cette prévarication se fait aux dépens des médecins, du corps soignant : infirmiers, paramédicaux et de toute la communauté hospitalière!
Jacques DE TOEUF
06 septembre 2019Je trouverais bon que les médecins manifestent leur soutien à leurs collègues des institutions médicales de l'ISPPC en pétitionnant à l'intention des responsables politiques pour que les futures déclarations gouvernementales comportent un volet gouvernance à imposer à toutes les structures de gestion publique. "Mains propres".