Le gouvernement est tombé, nos ministres sont en affaires courantes. Les élections fédérales, régionales et européennes, prévues ce 26 mai concentreront des enjeux de première importance avec un clivage Nord-Sud qui s'annonce délicat à concilier (Et c'est un euphémisme!). Les partis politiques fourbissent leurs armes et la campagne électorale est déjà lancée. Parmi les thèmes abordés, il y a évidemment celui de la santé. Et déjà, certains politiques y vont de leur petite proposition. Elio Di Rupo nous a fait connaître son souhait de rendre la consultation chez le médecin généraliste gratuite, le CDH plaide pour un meilleur financement des maisons médicales et défend également une régulation de l'accès des étudiants étrangers aux études de médecine, Maggie De Block communique à propos des prises en charge et de la prévention du Burn-out.
Certains politiques visent par là à s’approprier et à reformuler les enjeux de santé publique, stratégie dont ils se servent pour se positionner sur l’échiquier politique local ou national.
Alors, nous, professionnels de la santé, nous ne pouvons nous poser qu'une question : effet d'annonce, coup de com' ou réelles propositions de fond?
Prenons par exemple, la gratuité chez le médecin généraliste. Si cette mesure n'est pas une approche de séduction visant à rapporter des voix, ça y ressemble furieusement. On récupère un concept d'un parti encore plus à gauche (le PTB) pour en faire une nécessité absolue. Alors que la plupart des professionnels interrogés s'accordent à dire que ce n'est pas une bonne idée : risque d'augmentation de la consommation d'actes médicaux, déresponsabilisation, dévalorisation du médecin généraliste alors même que cette consultation coûte actuellement moins de 2 euros pour les bénéficiaires de l'intervention majorée. Qui plus est, si mesures il faut prendre, il en aurait d'autres plus urgentes et fondamentales : concernant le prix de certains médicaments, les zones en pénurie de généralistes, ou encore la qualité de la formation de nos étudiants en médecine et leur couverture sociale.
Mais ces enjeux sont peut-être moins sexys au regard de certains politiques qui semblent n'avoir qu'une vision électoraliste à court terme.
Un philospohe (James Freeman Clarke) a dit un jour: la différence entre le politicien et l'homme d’état est la suivante : le premier pense à la prochaine élection, le second à la prochaine génération.
Aux prochaines élections, mon choix se portera sur ceux et celles qui incarnent la 2ème posture. A bon entendeur...
En cette période de révolution numérique, de crise sociale et de déclin de la sécurité sociale la pente est très glissante pour celui qui y voit un tremplin médiatique. C’est un secteur qui ne pardonne pas les fausses promesses !
— Lamelyn Quentin (@QuentinLamelyn) 27 janvier 2019