L’année 2020 se profile-t-elle peut-être comme votre première pierre à l’édifice de la défense de la profession que vous affectionnez tant ? Vous engager syndicalement ne signifie pas forcément participer à d’interminables réunions nocturnes. La nouvelle génération de médecins a en effet la chance de pouvoir se doter d’outils de communication plus en phase avec le 21e siècle. Et tout commence par de petites résolutions…
C’est bien connu, janvier regorge de bonnes résolutions dont 85% vont s’éteindre avant la fin du mois, faute de motivation suffisante. Il faudrait un bouquin entier pour parler de la façon dont on peut prendre de bonnes résolutions et s’y tenir. Quelqu’un, dont je ne peux que recommander le livre « Atomic habits »*, l’a d’ailleurs fait.
Quand on parle de son métier, médecin en l’occurrence, on peut facilement tomber dans ce piège de la résolution fugace:
- « cette année, je prends du temps pour moi »
- « en 2020, je me réserve 2h/semaine pour faire du sport »
- « je prévois des pauses dans mon agenda pour que les urgences ne soient pas en surbooking »
- « je prends le temps nécessaire avec chacun de mes patients »
- « je m’investis pour défendre ma profession qui en a bien besoin… »
Tout cela est bien beau mais quand vient le dixième appel urgent de la journée, l’ensemble des plages ‘non planifiées’ de la semaine sont déjà remplies et vous vous remettez à surbooker votre agenda. La semaine suivante, c’est l’heure de sport qui passe à la trappe parce que vous ne pouviez décemment pas laisser la sciatique de ce pauvre monsieur l’empêcher de dormir une semaine de plus.
Et vous auriez bien pris le temps nécessaire avec cette petite dame qui vous semble déprimée depuis que son mari l’a quittée mais vous avez déjà 1h de retard sur votre programme et les gens s’impatientent dans la salle d’attente (sans compter le petit qu’il faut aller chercher à la crèche avant 18h30 parce que, résolution oblige, « il en est fini des arrivées tardives à la crèche à affronter le regard furibond de la puéricultrice que vous forcez à faire des heures supp’ »).
Et après ça, vous voudriez encore que l’on s’investisse dans la défense de la profession? En 2021, peut-être… Bref, quand on est médecin, tout combiner n’est pas chose aisée. Dans notre profession, la charge mentale, concept à la mode, concerne tant le domaine de la vie privée que celui de la vie professionnelle et n’épargne aucun confrère, qu’il soit issu de la gent féminine ou masculine.
Et pourtant, si l’on ne prend pas un peu de hauteur, si l’on ne s’investit pas dès maintenant dans la défense de notre profession face aux politiques, aux mutuelles, aux pressions économiques, l’on risque de se faire manger tout cru et de perdre, dans un futur proche, les dernières parcelles de liberté (de pratiquer, tant du point de vue clinique que thérapeutique) que nous avons encore. C’est pour défendre cela que l’ABSyM existe et a besoin de vous !
Et, avouons-le, ce serait juste mag(nif)ique si, dans cette défense de nos intérêts professionnels (et personnels), autant de femmes que d’hommes s’investissaient pour nous représenter. Parce que chacun a sa touche à y apporter, parce qu’il est important que la profession soit défendue par des gens de terrain qui savent de quoi ils parlent.
Oui… Bien sûr, me direz-vous… Mais le temps ? L’énergie ? On les trouve où ?
Pour s’en tenir à nos résolutions, il faut qu’elles soient réalisables et donc réalistes, ça semble tomber sous le sens mais quand vous aurez pris uniquement des résolutions que vous savez pouvoir tenir, vous verrez qu’elles seront probablement beaucoup moins nombreuses mais plus tenaces ! Il vaut donc mieux commencer petit et grandir en fonction de vos intérêts plutôt que de tenter le contraire et vite déchanter. Pour commencer, cela pourrait se traduire par une adhésion à un syndicat ou à une association professionnelle.
Au sein de l’ABSyM, nous souhaitons garder un contact bilatéral entre les membres et les organes de décision pour que nos représentants se fassent réellement les porteurs des préoccupations des médecins de terrain. Nous souhaitons tout mettre en œuvre pour préserver ce lien, c’est pour cela que nous engageons nos membres à la lecture des communiqués, des newsletters ou encore des infos sur l’actualité et le devenir de notre profession qui leur parviennent. Peut-être aurez-vous envie, vous aussi, de réagir en écrivant un courriel, en partageant une idée ou encore en soumettant une proposition ?
Du coup, quand il faudra voter lors des élections syndicales des médecins organisées par l’INAMI, par exemple, vous y verrez déjà un peu plus clair : pour qui voter ? Mais surtout pourquoi voter ?
Votre investissement dans la défense professionnelle peut s’arrêter là, et c’est déjà beaucoup, mais vous pouvez choisir aussi d’aller un peu plus loin : participer aux séminaires et aux débats que nous organisons, devenir membre actif, aller aux Assemblées générales, vous proposer comme membre du Conseil d’administration de la Chambre syndicale de votre province, vous investir dans un dossier qui vous tient à cœur, et j’en passe... L’étape suivante étant de représenter l’ABSyM dans différents lieux de concertation et de décision et ce, à un échelon régional ou fédéral.
Ne vous méprenez toutefois pas : s’investir ne veut pas non plus dire participer à d’interminables réunions nocturnes en pleine semaine. La nouvelle génération peut en effet développer d’autres moyens de communication plus en phase avec le 21e siècle: je serai très heureuse quand je pourrai envoyer mon hologramme aux réunions :-)
En résumé, quel(le) que soit votre âge, sexe, compétence ou spécialisation, il y a une place pour vous dans la défense de votre profession, une place à inventer et à investir. Et si vous ne savez pas par où commencer, n’hésitez pas à vous adresser aux confrères/consœurs plus expérimenté(e)s.
À l’ABSyM, nous nous ferons un plaisir de répondre à vos questions et de vous soutenir dans cette démarche.
Dr Caroline Depuydt
* « Atomic habits » ou « Un rien peut tout changer » de James Clear (Larousse, 2019)
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- Caroline Depuydt: c.depuydt@epsylon.be
- Peter Backx (communication ABSyM): peter.backx@absym-bvas.be