On nous serine qu’il faut limiter les numéros Inami et qu’il n’y en aura pas pour tout le monde. Les données actuelles vont dans le sens d'un maintien de ce numerus clausus, pourvu qu'il soit souple et reflète la réalité de terrain. Alors, pourquoi pas, pour donner un peu d’oxygène au système, inclure dans le cadastre des médecins un décompte de ceux qui ont un numéro d’Inami mais qui ne pratiquent pas ou plus la médecine curative (soit qu’ils sont dans une autre branche médicale, soit qu’ils ont carrément quitté le métier). A commencer par ceux qui ont fait de la politique leur job à temps plein... Et si on demandait à ces médecins de remettre, sur une base volontaire, leur numéro Inami sur le marché pour qu’il serve à un jeune diplômé en manque du précieux sesame. Et si Maggie De block elle-même donnait l’exemple en remettant le sien en premier.
Peut être pourrait-on enfin avoir une image un peu plus fiable de l’activité médicale curative réelle en Belgique?
Un nombre de numéros limités
Actuellement, le fédéral impose une limitation du nombre de numéros Inami donnés en fin de cursus d’études de médecine. Rappelons que ce numéro sert au médecin à avoir une pratique curative. Grâce à lui, ses prestations sont remboursées par le service public des soins de santé. Pour établir ses chiffres, le fédéral se base sur une commission de planification qui prend en compte le vieillissement de la population de médecins, la féminisation, les temps partiels, le flux de médecins à l’étranger, les 15% d’étudiants qui abandonnent en cours de cursus,etc.
L’organisation pratique de ce numerus clausus est laissé aux communautés: examen d’entrée (tous ceux qui réussissent l’examen passent en 1ere année) ou concours d’entrée (les x premiers qui réussissent peuvent passer en 1ere année). Les résultats wallons 2018 ont fait grand bruit : des centaines d’étudiants ont réussi leur examen et sont admis en 1ere année. Ils risquent pourtant de se retrouver sur le carreau en fin de 6eme étant surnuméraires par rapport au nombre de numéros Inami disponibles.
Cette situation est-elle le début d’un nouveau paradigme? Jusqu’ici, le médecin qui terminait ses études se voyait quasiment assuré d’être actif et d’avoir un métier dès la sortie de l’université. C’est peut être une des raisons qui rendent la profession toujours attrayante d’ailleurs. Pourtant, aucune autre formation ne garantit cela, chaque étudiant doit se lancer sur le marché du travail, avec plus ou moins de chances de trouver un job rapidement en fonction de son cursus. En sera-t-il désormais de même pour les médecins ?
Par ailleurs, il existe aussi des alternatives qui devront sans doute être plus exploitées: médecin conseil, médecine scolaire, du travail, légale, d’assurance, médecins sans frontières, recherche...
Libérer des numéros Inami
Comme ceux qui ont fait le droit ne sont pas tous avocats au barreau; dorénavant, tout médecin qui termine ses études ne sera peut être plus clinicien et praticien de l’art de guérir mais se devra d’envisager a priori ces autres compétences. Jusqu'à aujourd'hui, on recevait d’abord son numéro Inami, et ensuite on pouvait choisir son orientation, et bien, ce processus pourrait s’inverser. Alors, pourquoi pas, d’abord et avant tout, libérer des numéros Inami, actuellement inutilisés, détenus par des médecins qui n’ont pas de pratique curative et qui souhaiteraient passer la main aux jeunes diplômés qui sont notre avenir.
Et vous, Maggie De Block, médecin mais surtout ministre à temps plein, prête à donner l’exemple ?
Lire aussi : Le CIUM et l’ABSyM demandent aux ministres de sauver les étudiants en médecine
> Le débat se poursuit sur @MediSphereHebdo @LeSpecialiste
En effet ... un médecin qui a obtenu son numéro, n’a pas nécessairement envie d’en être privé ! Et puis même un Ministre peut revenir à la Clinique. Il faut surtout organiser un concours et avoir une réflexion Europénne. Trop de numéros sont pris par les confrères d’autres pays !
— Gilbert Bejjani (@drbejj) 31 octobre 2018
Mon numero Inami n ‘est plus active depuis 2012. @INAMI_RIZIV https://t.co/GVtSpkud9W
— Maggie De Block (@Maggie_DeBlock) 30 octobre 2018
Merci de votre réponse. Je souhaite susciter le débat et les idées pour tenter de trouver des pistes qui permettraient aux étudiants de ne pas faire 6 ans d’études et de se voir arrêtés à la fin tout en respectant l’idée du numerus clausus et des quotas (que je soutiens )
— depuydt caroline (@DepuydtCaroline) 30 octobre 2018
Je pense quant à moi qu’il faut un NC et des quotas mais 1/ avec concours d’entrée qui prend en compte étudiants qui abandonnent en cours de parcours. Donc si 500 numéros disponibles (par ex) , laisser passer 620 étudiants et tous ceux qui terminent, 490 ou 530 ont leur num.1/2
— depuydt caroline (@DepuydtCaroline) 30 octobre 2018
2/faire cela urgemment pour 2019 cad demain. mais est-ce possible de mettre tt le monde d’accord autour de la table ? 3/ quid des étudiants cuvée 2018 : faut-il des solutions one shot pour eux (d’où mon article :1 idée comme 1 autre) 4/ et les spécialités en pénurie ??
— depuydt caroline (@DepuydtCaroline) 30 octobre 2018
Et s’il y a cadastre dynamique , pourquoi pas un NC dynamique qui tiendrait compte de ces éléments d’incertitudes ?
— depuydt caroline (@DepuydtCaroline) 30 octobre 2018
Derniers commentaires
Philippe ROBERT
04 novembre 2018Si le but est de limiter les dépenses de santé, la limitation du nombre de numéros INAMI oublie un principe fondamental du droit européen qui est la libre circulation des biens et des personnes et donc comme il y a des besoins, on assiste au remplacement progressif des jeunes Belges par des étrangers sur la formation desquels on n'a aucun contrôle. Si on veut peser sur les dépenses de santé et rationaliser la médecine (pas rationner), il faut élaborer un cadastre des besoins dans chaque arrondissement pour toutes les spécialités et instaurer une limitation à l'installation comme pour les notaires. De cette façon, un jeune pour qui la médecine est un choix de vie ne sera pas détruit par un QCM d'empathie. Si un jour, il n'y a plus de place en Belgique , le monde est vaste et les déserts médicaux même en Europe sont nombreux. N’oublions pas que pour faire un spécialiste expérimenté, il faut 15 ans voir plus et que nos erreurs d’aujourd'hui impacte l'avenir du pays dans 15 ou 20 ans quand nous serons nous-mêmes vieux et malades...
Jacques HENNEBERT
02 novembre 2018Pourquoi un médecin de l'U.E. venant de Bulgarie peut'il exercer la médecine en Belgique sans connaître une des 3 langues nationales alors que celui qui a fait ses études dans une université de Belgique doit passer par un examen d'entrée.
Bien entendu cela n'est pas de la compétence du fédéral mais de l'Europe.
Une 2 chevaux qui tire une remorque de 35 tonnes.
Caroline DEPUYDT
01 novembre 2018Chère consœur Pieterbourg,
J’ai beaucoup de respect pour toutes les pratiques médicales, aussi variées qu’elles soient. Travailler aux soins palliatifs est pour moi un accompagnement qui nécessite force et douceur , et dans le sens de prodiguer des soins, ça n’est pas moins curatif qu’une autre discipline. Mon propos vise à susciter le débat et les idées pour soutenir les étudiants qui commencent leurs études et tous ceux du futur. Rien ne devrait être fait en force à l’encontre des medecins. (Ainsi il serait hors de question d’obliger certains médecins à rendre leur numéro!!!) Qui plus est, comme le signalent beaucoup d’entre vous, Le débat principal est ailleurs : il porte sur le choix de Marcourt de faire un examen (même deux session) d’entrée et non un concours. Le tout dans un contexte européen parfois absurde...
Michèle Pieterbourg
01 novembre 2018Je n'ai plus d'activités dans une médecine curative, je n'ai plus de consultation. Mais j'accompagne des patients en fin de vie, comme plusieurs autres médecins en soins palliatifs (en unité de soins palliatifs et en équipes mobiles, des centaines de patients par an). Croyez-moi, nous prescrivons aussi ! et parfois d'heure en heure, nous adaptons les traitements.
Votre restriction des soins au curatif me choque ! Déjà que notre statut n'est pas reconnu en Belgique...
En simplifiant les choses de la sorte, vous excluez beaucoup de médecins ! Les autres travaillent aussi, sachez-le !
Abbas MROUE
01 novembre 2018D’acc Avec Gilbert,une de dimension de la solution est nécessairement européenne.
Faudrait tenir compte de l’offre et des besoins et surtout de la libre circulation des prestataires ayant un niveau de formation selon des critères européennes.
Martine STRAUS
31 octobre 2018et les autres politiciens /politiciennes (Moureau , Destexhe, Fonck......)
Marie-Jeanne BOUCHE
31 octobre 2018Je viens de vérifier plusieurs numéros inami de médecins décédés.Ces numéros ne sont pas remis en circulation.Pourquoi???
Jean-Michel SERVAIS
31 octobre 2018Sans doute nombre d'entre-nous pourraient céder leur numéro mais souhaitent conserver la capacité de prescrire ( médicaments ou examens). L'INAMI propose-t-il une solution ? Je partage l'idée que l'on peut revenir à la clinique et donc il faut de la souplesse...
JM Servais
Paul LINKOWSKI
31 octobre 2018Mais le surnombre des étudiants
Cette année est liée au fait que le ministre Marcourt a pris l’initiative d’organiser une deuxième session . Pourrait il nous en expliquer la raison ( juridique ou politique ?)
Kai Lin TCHANG
31 octobre 2018les anciens numéros INAMI à attribuer est un faux débat, car comme les plaques minéralogiques on peut en donner autant que de voitures le numerus Clausius est ailleurs le débat
Dt Tchang
Pierre BACHEZ
31 octobre 2018Cher Confrère, votre suggestion est inappropriée et irrespectueuse pour nos confrères médecins qui ont fait le choix de s'orienter vers une activité médicale non curative ou sont retraités.
Le plus logique est de réaliser un cadastre des médecins "prescripteurs" ou non ce qui ne doit pas être irréel puisque nos activités sont pistées par l'INAMI depuis de nombreuses années.
Raymond DE CLERCQ
31 octobre 2018Je pense qu'il y a méprise sur les N° d'inami .Il y a un contingentement de N° attribués a chaque régions lors d'accords précédents . Les N° inami qui seront attribués en fonction de cette règle ne dépendent en aucune façon des anciens déjà attribués aux médecins précédents, actifs ou pensionnés .
Anne RUELLE
31 octobre 2018le numéro INAMI pourrait être actif ou non actif suivant que le médecin pratique encore ou non ....mais qu'il puisse garder la possibilité de faire quelques prescriptions pour lui même et ses proches...me semble moins vexant si le médecin le souhaite .!. remettre son nunéro INAMI si on fait de la politique oblige les politiques a en faire leur métier a vie ..ce que me parait dangereux pour la démocratie!!
Raymond MORIAUX
31 octobre 2018Ceux qui souhaitent rationner les dépenses de la sécurité sociale (objectif de la politique dite des quotas) n'accepteront jamais de remplacer un médecin qui ne suscite pratiquement plus de remboursements par un autre qui va les faire augmenter. Transférer le n° INAMI d'un "(quasi) non actif" dans le cadre de la sécu à un jeune pour lui permettre de démarrer n'est donc qu'une fausse bonne idée. Par ailleurs, ce n'est pas à ceux qui ont fait ce que vous savez pour l'obtenir qu'il faut demander de faire les frais de l'opération. Si tant est qu'une limitation de l'accès à l'exercice de la profession doit être maintenue via la restriction de la délivrance des n° INAMI, mieux vaudrait se montrer moins perméables aux diplômés hors Belgique (quelque soient leur nationalités d'ailleurs).
Jean-Paul LEMAITRE
30 octobre 2018L’idée est excellente à condition que ces médecins sans activités soignantes gardent la possibilité de prescrire pour leur famille et eux-mêmes !
Marie-Louise ALLEN
30 octobre 2018génial… et audacieux!
encore fallait-il savoir qu'elle possédait ce fameux numéro, notre ministresse!
"faites comme je dis, pas comme je fais"!
M-L A
André Govaerts
30 octobre 2018Rendre son n° d'INAMI est ce couper de toute pratique médicale, même très réduite. Les jeunes médecins n'attendent pas un n° ancien pour pratiquer et les instances INAMI savent exactement qui pratique et à quelle fréquence. Il suffit de lire les rapports des mutuelles concernant les remboursements des soins. A.G.
Yvo PIRENNE
30 octobre 2018On limite le nombre de médecins autochtones mais on importe sans limites des étrangers, hollandais roumains français ou algériens avec double nationalité française en fait il manque de médecins belges et ce manque aspire des médecins qui seraient bien utiles dans leurs pays stop au numerus clausus et autres dispositions idiotes