La méthode Habit-Ile, un entraînement intensif mis au point à l'UCLouvain pour traiter les cas de paralysie cérébrale chez les jeunes enfants, prend de l'essor, se félicite l'université dans un communiqué mardi.
La paralysie cérébrale, première cause de handicap moteur chez l'enfant, touche une naissance sur 550. Quelque 1.500 nouveaux-nés en sont victimes chaque année, rappelle l'UCLouvain.
Résultat d'une lésion au cerveau pendant la gestation ou les deux premières années de vie, les causes de la paralysie sont diverses : infection, problème avec le cordon ombilical à la naissance, syndrome du bébé secoué... Selon les zones touchées, l'enfant souffre de troubles de la posture et du mouvement, voire de déficiences cognitives ou sensorielles.
Les patients atteints de paralysie cérébrale sont généralement traités par kinésithérapie, une à cinq fois une demi-heure par semaine.
Yannick Bleyenheuft, professeure à la Faculté des sciences de la motricité de l'UCLouvain, a elle développé une méthode beaucoup plus intensive, "proche de l'apprentissage d'un instrument de musique ou de l'entraînement sportif", soit cinq heures par jour pendant deux semaines.
Durant ce temps, le patient s'adonne à des jeux thérapeutiques pour stimuler la motricité: construction, pâte à modeler, jeux de plateau, vélo, trottinette... En outre, en aucun cas l'enfant n'est aidé en guidant ou stabilisant le mouvement.
La méthode est particulièrement efficace chez les enfants de 1 à 4 ans, ressort-il d'une étude internationale dont les résultats ont été publiés dans la revue Jama Pediatrics.
Non remboursée par la sécurité sociale, elle n'est pour l'instant utilisée en Belgique que dans un cadre expérimental. En France, la méthode a fait l'objet d'une recommandation majeure de la Haute Autorité de Santé en décembre 2021.
D'autres études sont en cours, dans un projet en Australie et dans des modalités applicables dans les pays en développement, en Afrique et en Asie.