L'ASBL Gynca's, une association de patients pour les femmes atteintes de cancers gynécologiques, a présenté jeudi un plan visant à éliminer les cancers et les maladies liés au HPV (papillomavirus humain) en Belgique d'ici 2030. L'organisation préconise notamment la mise en œuvre d'un dépistage systématique du cancer du col de l'utérus pour 90% des femmes afin de mieux lutter contre cette maladie qui touche environ 1.000 patients par an en Belgique.

Le plan présenté jeudi vise l'objectif "90/90/2030" : 90% de la population cible vaccinée contre le HPV et 90% dépistée pour le cancer du col de l'utérus d'ici à 2030.

La vaccination contre le papillomavirus est proposée dans les écoles, mais les taux de vaccination varient considérablement entre les communautés flamande (80,7% d'ici 2020) et française (52,4%), ainsi qu'entre les garçons et les filles. Une vaccination de rattrapage pour ceux qui ont manqué le programme scolaire n'est remboursée que jusqu'à l'âge de 18 ans. Gynca's plaide donc pour une augmentation, jusqu'à 90%, de la couverture vaccinale des enfants, indépendamment de l'école ou du lieu de résidence. Elle appelle également à une extension de la vaccination de rattrapage jusqu'à l'âge de 30 ans.

En matière de détection de la maladie, l'association souhaite qu'un dépistage systématique permette de toucher 90% des femmes en Belgique. Elle insiste en outre sur l'importance de dépister le cancer de l'anus dans les groupes à haut risque, alors qu'il n'existe actuellement pas de programme organisé pour ce type de pathologie.

En outre, les auteurs du rapport estiment que la collecte de données et le suivi de la vaccination contre le papillomavirus et des cancers associés sont incomplets et insuffisamment liés. Le plan présenté met en lumière la nécessité de rendre obligatoire l'enregistrement de la vaccination contre le papillomavirus pour tous les vaccinateurs et de mettre en place un système de suivi qui relie les données relatives à la vaccination, au dépistage et au cancer.

Les auteurs du plan soulignent enfin l'importance d'une coopération entre les différentes entités fédérales et fédérées impliquées et souhaitent que l'élimination du HPV figure comme priorité du plan national de lutte contre le cancer du gouvernement fédéral.

Chaque année, plus de 1.000 personnes dans notre pays sont atteintes d'un cancer causé par le papillomavirus humain. Le cancer du col de l'utérus est l'un des cancers les plus connus et touche chaque année 639 femmes, dont 236 en meurent.