Un comité d'experts américains a recommandé mercredi l'autorisation d'une pilule contraceptive en vente libre, c'est-à-dire pouvant être obtenue sans ordonnance, ce qui serait une première aux États-Unis.
L'Agence américaine des médicaments (FDA), qui sera chargée de prendre la décision finale, suit généralement l'avis de ces comités consultatifs d'experts, réunis à sa demande.
Ces discussions interviennent dans un contexte particulier aux États-Unis, où le droit à l'avortement subit l'assaut renouvelé des conservateurs.
La vente libre d'une pilule contraceptive, qui empêche de tomber enceinte, pourrait rendre son accès plus facile, notamment pour les jeunes filles.
Au terme de discussions publiques, les experts ont unanimement voté en ce sens mercredi, en estimant que les bénéfices à cette autorisation surpassaient les risques.
La pilule concernée, Opill, produite par la société pharmaceutique HRA Pharma, est disponible aux États-Unis sur ordonnance depuis de nombreuses années.
"Nous pouvons saisir cette opportunité pour augmenter l'accès, réduire les disparités, et surtout accroître la liberté de décider d'avoir des enfants ou non pour les femmes de notre pays", a déclaré Jolie Haun, l'une des expertes, pour expliquer son vote.
Leslie Walker-Harding, une experte de l'université de Washington, a dit espérer que cette pilule soit disponible en vente libre afin d'aider les personnes qui n'ont pas la possibilité de "choisir ce qu'elles veulent faire avec leur corps".
La pilule contraceptive, prise quotidiennement, empêche une femme de tomber enceinte lors de rapports sexuels. Elle se distingue de la pilule abortive, elle-même au centre d'une bataille judiciaire aux États-Unis, qui est pour sa part prise une fois une grossesse confirmée, afin de l'interrompre.
Certains pays autorisent déjà la vente libre de pilules contraceptives. C'est par exemple le cas au Royaume-Uni.