Kim De Keersmaecker (KU Leuven), Sarah Van de Velde (UAntwerpen) et Audrey Vanhaudenhuyse (ULiège) sont les trois lauréates des prix scientifiques 2022 de la Fondation AstraZeneca, annonce cette dernière jeudi. Les trois chercheuses recevront chacune 25.000 euros pour poursuivre leurs recherches.
Audrey Vanhaudenhuyse, directrice du groupe de recherche sur la sensation et la perception (Giga), est récompensée pour ses travaux sur les états de conscience non-ordinaire, précise la Fondation AstraZeneca. La chercheuse au CHU de Liège vise à indiquer aux médecins dans quelle situation et pour quelle patientèle l'hypnose (ou d'autres techniques) peuvent apporter le plus de bénéfices.
Ainsi, elle a mis en évidence qu'en cas de douleur chronique et de récupération après un cancer, huit séances "d'hypnose combinée à l'auto-bienveillance, permettent d'améliorer la qualité de vie des patients, de diminuer la douleur et la détresse émotionnelle ainsi que d'améliorer la qualité du sommeil", explique-t-elle dans un communiqué.
Kim De Keersmaecker a été primée pour sa découverte qu'un antidépresseur pouvait également être utilisé dans les thérapies contre le cancer. La chercheuse et son équipe ont identifié que la molécule sertraline, utilisée comme antidépresseur, pouvait limiter la prolifération des cellules cancéreuses en altérant leur production de serine et de glycine, à laquelle certains cancers deviennent dépendants. "Ces acides aminés sont très importants pour fabriquer d'autres molécules dont les cellules cancéreuses ont besoin comme les lipides, l'ADN et des antioxydants", éclaire, dans un communiqué Mme De Keersmaecke r, responsable du laboratoire des mécanismes de la maladie pour le cancer de la KUL.
Sarah Van de Velde, de son côté, est récompensée pour son étude sociologique de l'impact de la fermeture des universités et écoles supérieures pendant la pandémie de Covid-19 sur le bien-être des étudiants et étudiantes. Des données ont été récoltées auprès de plus de 100.000 étudiants issus de 26 pays, grâce à un consortium international. La chercheuse a mis en évidence qu'au cours des deux premières vagues de la crise sanitaire, en 2020, 30% des étudiants souffraient de dépression et plus de la moitié de solitude.
"Cette situation est vraiment problématique car la période de la vie dans laquelle ils se trouvent est très importante pour la suite de leurs études et de leur vie", pointe, dans le communiqué, la chercheuse. Celle-ci a aussi mis en lumière des groupes à risques, dont les étudiantes, les jeunes issus de l'immigration et ceux en difficultés financières.
Les trois lauréates ont été désignées par un jury indépendant nommé par le FNRS et le FWO.