La cheffe de groupe cdH à la Chambre, Catherine Fonck, et la députée fédérale Ecolo, Muriel Gerkens, ont dénoncé vendredi la vente par des hôpitaux de données médicales de leurs patients à une multinationale. Les parlementaires pointent en outre la responsabilité de la ministre de la Santé, Maggie De Block (Open Vld). La députée écologiste, qui participe actuellement à un travail sur les big data en matière de santé, affirme que de nombreuses questions relatives aux risques d'accès aux données collectées et à l'anonymisation insuffisante des données personnelles sont apparues lors d'auditions menées dans ce cadre. "De nombreux acteurs de la santé témoignent de ces problèmes mais la ministre refuse d'entendre ces risques au nom du progrès et de la digitalisation indispensable des données pour améliorer les soins de santé", souligne Mme Gerkens. "La ministre doit cesser de croire au mirage de la technologie et accepter de se préoccuper des patients et des médecins qui dénoncent les risques de dérive de manière répétée", poursuit-elle. La députée humaniste Catherine Fonck affirme pour sa part avoir "tiré la sonnette d'alarme" à plusieurs reprises sur le fait que la ministre De Block et le secrétaire d'Etat à la protection de la vie privée, Philippe De Backer, ne prévoyaient pas de verrous suffisants pour protéger les données médicales des patients. "D'abord en n'interdisant pas clairement l'utilisation de ces données médicales à des fins commerciales. Ensuite, en choisissant clairement, malgré les multiples mises en garde, la voie de récolter les données médicales de manière pseudonymisée et donc pas pleinement anonymisée. Le gouvernement a toujours balayé d'un revers de la main ces signaux", commente Mme Fonck. "La situation actuelle de cette marchandisation des données médicales des patients, en plus sans leur consentement, résulte ni plus ni moins d'un choix délibéré du gouvernement de légiférer de manière beaucoup trop légère", ajoute-t-elle. > Lire aussi: Une quinzaine d'hôpitaux auraient vendu des données de leurs patients à une multinationale: les réactions ... |