La ministre fédérale de la Santé Maggie De Block a signé récemment le «cadre pluriannuel pour le patient avec les pharmacies d'officine» avec les représentants de l'Office des Pharmacies Coopératives de Belgique (Ophaco) et l'Association Pharmaceutique Belge (APB). Ce cadre développe le concept de «pharmacien de référence», par analogie au médecin traitant. La fusion d'officines sera également encouragée et le cadre réglementaire sur la répartition des pharmacies sera modifié en ce sens.
«La plus-value pour les patients chroniques, c'est que le pharmacien de référence a toujours une vue globale sur leur état de santé, ce qui lui perm et de mieux donner conseil, de renvoyer les patients à temps vers d'autres prestataires et de faire un suivi individuel des patients polymédiqués», a défendu la ministre. Le pharmacien de référence ne se substituera pas au médecin, a assuré l'Ophaco. Celui-ci reste compétent pour les visites de contrôle et les prescriptions.
Plus globalement, le cadre signé mercredi renforce le rôle du pharmacien comme acteur de première ligne.
«Aujourd'hui, dans la pratique, de nombreux pharmaciens remplissent déjà ce rôle de pharmacien de référence, surtout pour les patients chroniques. En introduisant officiellement ce terme, nous voulons accentuer ce rôle. Nous soulignons ainsi le fait qu'il s'agit d'un engagement de longue durée impliquant une relation thérapeutique durable entre le pharmacien et son patient.» Les patients atteints d'asthme ou de diabète de type 2 font partie des patients concernés.
Par ailleurs, le cadre pluriannuel vise aussi à encourager les fusions entre pharmacies. «En ce moment, le nombre de pharmacies est très élevé dans notre pays - 45 pour 100.000 habitants, contre 35 en France, 26 en Allemagne et 12 aux Pays-Bas - et leur répartition n'est pas non plus très équilibrée», a relevé Maggie De Block. Les nouvelles règles de répartition visent à stimuler les fusions et les collaborations tout en créant un meilleur équilibre sur le territoire. Chaque commune dispose désormais du droit de bénéficier d'une pharmacie, même si elle compte moins de 5.000 habitants. Le moratoire sur l'ouverture de nouvelles pharmacies sera né ;anmoins prolongé en 2019 jusqu'en 2024.
Le cadre prévoit aussi une réforme du service de garde. Les pharmaciens d'officine ne factureront plus d'honoraires de garde aux patients pour des médicaments prescrits par un médecin, sauf s'il ne s'agit visiblement pas d'un cas urgent. Pour les gardes de nuit (de 22h à 8h du matin), les pharmaciens d'officine recevront des honoraires de disponibilité.