En 2023, les médecins généralistes belges ont facturé 5 635 739 téléconsultations, contre 4,4 millions en 2022, marquant ainsi une forte hausse. Cette augmentation inquiète le Comité de l'assurance en raison du manque de cadre clair pour ces consultations. En attendant de nouvelles règles, leur remboursement sera suspendu dès fin janvier, permettant ainsi des économies de plus de 68 millions d'euros pour le budget santé 2025.
Sur les 14 128 médecins généralistes actifs, 10 935 ont eu recours à la téléconsultation, soit 77,3 % d'entre eux. Ce qui représente une moyenne d’environ 515 téléconsultations par médecin. Pourtant, cette pratique n’a pas, comme prévu, remplacé des consultations en présentiel ou des visites à domicile. La téléconsultation s’est ajoutée, générant ainsi des coûts supplémentaires sans pour autant alléger la charge des soins en cabinet regrette les autorités.
Le budget consacré à ces consultations téléphoniques a littéralement explosé, notamment d'un certain nombre de médecins dépassant les 1 000 téléconsultations annuelles. En effet, parmi les praticiens concernés, 1 320 ont réalisé entre 1 000 et 2 000 consultations à distance, et quelques-uns ont même franchi le seuil des 10 000. Ce décalage entre praticiens montre la disparité de l’utilisation de cet outil, mais pose aussi la question de la qualité et de la pertinence des soins prodigués à distance souligne le Comité de l'assurance.
Face à cette situation, le Comité de l'assurance a décidé de proposer des mesures. Une réforme sera mise en place dès le 1er janvier 2026, précédée d'une période transitoire en 2025. L'objectif est de mieux encadrer ces téléconsultations, de préciser les guidelines et d’adapter la rémunération en fonction de la complexité et de la valeur des échanges. En attendant, le remboursement des téléconsultations est suspendu, ce qui représentera une économie de 68.404.000 d'euros pour le budget 2025. Les consultations vidéo, quant à elles, continueront d’exister, régies par des règles déjà bien définies.
L’augmentation des téléconsultations, au lieu d’être une alternative aux consultations physiques, s’est avérée être un complément, créant une pression supplémentaire sur le budget de la santé publique. Les autorités espèrent que la réforme de 2026 permettra de recentrer cette pratique et de garantir un équilibre entre la flexibilité offerte par la téléconsultation et la nécessité de maîtriser les coûts.
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> " Pourquoi je me suis abstenu de voter au Comité de l’assurance " ( Dr Luc Herry )
Derniers commentaires
Alberto FARRAUTO
16 octobre 2024dr alberto farrauto
ok je ne perdrai plus mon temps ;ils viendrons à ma consultation ou ils irons encombrer les urgences comme ils
étaient destinés à le faire ce qui coûtera bien plus cher à la sécurité sociale.
pendant quarante ans j'en ai fait des consultations gratuites par téléphone
nous sommes les boucs émissaires de la crise on prescrit trop d' anti-dépresseurs d'anxiolytiques d'antibiotiques
de bio de radio etc attaqués par les mutuelles les politiques les médias .on en a assez
Jean-Louis MARY
10 octobre 202468 millions sur un budget de 42 …milliards , voilà encore bien une élucubration de fonctionnaire …..pendant ce temps là tous les actes techniques continuent à être indexés.
Les téléconsultations existent depuis des décennies et l’initiative de les rembourser était la reconnaissance d’un acte intellectuel que l’on retrouve tout à coup qu’il doit être gratuit .
Après l’on s’étonne de la pénurie dans les spécialités sans actes techniques :médecine générale, psychiatrie, gériatrie
Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre .
Frédéric Labranche
10 octobre 2024Pas de problème, je les ferai tous venir en consultation : délais de rdv encore plus longs et coût pour la santé publique majoré. Quand nos instances sont complètement déconnectées de la réalité....
Claire Louis
10 octobre 2024Certains ont peut-être exagéré... et les autres vont en pâtir...?