Le sondage « covid-19, clap 2ème » du Spécialiste a été mené parallèlement par Medi-Sphère, notre périodique pour généralistes. Quelque 900 répondants, dont plus de 400 francophones, y ont pris part. Dans quel état d’esprit ces derniers sont-ils, aujourd’hui, face au coronavirus ?
Le sondage relève dans le ressenti des médecins spécialistes (MS) et des médecins généralistes (MG) pas mal de parallélismes, saupoudrés de quelques écarts. La fatigue taraude aussi les omnipraticiens de Bruxelles et de Wallonie. 4 MG francophones sur 10 déclarent n’avoir pas suffisamment rechargé leurs batteries après la 1ère vague (contre 47% de MS). 58% ont eu l’occasion de prendre des vacances cet été (MS : 64%). Seuls 28% s’estiment tout à fait à même de s’investir avec la même implication qu’au printemps dernier en cas de regain des cas (MS : 30,5%). La médecine générale explique être sur les genoux en raison de la disponibilité décuplée au cœur de la crise, fût-elle téléphonique, la réorganisation des cabinets, la chape procédurière, l’intensité de l’activité cet été avec impossibilité de souffler… On retrouve moins que chez les spécialistes l’évocation d’un épuisement psychologique découlant d’une gestion émotionnellement éprouvante des malades.
Les MG sont 64% à se dire prêt(e)s à affronter une 2ème vague épidémique (MS : 60%). Mais 58% déclarent ne pas disposer de tout le nécessaire pour ce faire. Ce qui fait défaut ? Au coude à coude dans les réponses dominantes, on retrouve ‘des consignes claires, cohérentes et réalistes’, notamment en matière de testing, et de l’autre ‘de l’équipement de protection individuel’ qui leur a si longtemps fait défaut, plus du matériel de prélèvement. L’exigence de garanties de financement en cas de reconfinement revient moins dans leurs préoccupations, quand les MS appréhendent ouvertement une nouvelle mise à l’arrêt des hôpitaux.
Une écrasante majorité de MG (98%) voient aux questions qui leur sont posées ‘régulièrement ‘ ou ‘parfois’ que la compréhension de la maladie et du combat qu’on lui livre, dépistage et traçage compris, n’est toujours pas optimale dans le public. Un même pourcentage repère des signes de lassitude, dans les dires des patients, faisant craindre un relâchement face aux mesures de sécurité. Ce sont des tendances qu’on observe aussi, en à peine moins marqué, chez les spécialistes.
La pression des patients pour des téléconsultations, certificats et prescriptions sans contact physique n’a pas disparu avec la reprise de l’activité dans les cabinets. Elle est davantage à l’œuvre chez les MG : un total de 93% de répondants reçoivent des demandes régulières ou sporadiques en ce sens, contre 61% de spécialistes. Quant à l’idée de pérenniser la téléconsultation, elle soulève 62% de ‘oui’ chez les MG. Une adhésion plus prononcée que chez les spécialistes, qui ne sont que 45% à la soutenir.
Si 45% des MS estiment que les politiques ont ‘un peu’ tiré les leçons de la 1ère vague, les MG sont moins nombreux (38%) à être de cet avis. Eux penchent plutôt, à 41%, pour le ‘ils n’ont pas suffisamment appris’. Enfin, 82% des généralistes francophones trouvent que leur profession n’est pas bien représentée dans les organes décisionnels ou d’avis entourant les décideurs dans le cadre du covid. Ils sont sur ce plan plus amers encore que les spécialistes, qui ne sont « que » 76% à nourrir le même regret.
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