Les pédiatres travaillant à temps plein ont vu leurs revenus issus des prestations remboursées diminuer de près de 10 % entre 2018 et 2023. C’est ce qui ressort du Health Professionals Report 2023 récemment publié par l’Inami.
Le rapport aborde divers aspects sous un angle professionnel : accessibilité, patientèle, charge de travail, sous-spécialités effectives, taux de remplacement. Quelques chiffres marquants pour les pédiatres.
Niveau d’activité et remboursement
Le niveau d’activité est mesuré à l’aide du montant total remboursé par spécialité. Celui-ci est notamment lié au type et au lieu d’exercice (cabinet privé, polyclinique, hôpital de jour, hospitalisation). Le rapport concerne 1 593 pédiatres actifs. Le montant moyen remboursé par équivalent temps plein (ETP) a subi une forte baisse : il est tombé à 196 547 euros en 2023, alors qu’il s’élevait encore à 218 213 euros cinq ans plus tôt (-9,93 %). Une petite minorité (102) des pédiatres généraux sont des neuropédiatres actifs. Leur montant de remboursement moyen par ETP s’élevait à 184 171 euros.
Les hospitalisations représentent la plus forte augmentation dans l’ensemble des activités (passant de 45 % à 50 %), tandis que la baisse la plus marquée s’observe dans les cabinets privés (de 21 % à 16 %). L’hospitalisation de jour a progressé, bien que son importance relative reste limitée. Parallèlement, on constate que de plus en plus de pédiatres travaillent en milieu hospitalier ou, du moins, le déclarent davantage qu’il y a dix ans. Le nombre de pédiatres exerçant en milieu intra- et extrahospitalier reste relativement équilibré.
En 2023, on comptait en Belgique 0,90 pédiatre pour 10 000 assurés, soit une augmentation de près de 18 % par rapport à dix ans plus tôt (0,76). Bruxelles affiche la densité de pédiatres la plus élevée (1,84), suivie de la Wallonie (1,00) et de la Flandre (0,69).
Accessibilité financière
L’accessibilité est mesurée en fonction du nombre d’ETP pondérés conventionnés pour 10 000 assurés. Les ETP des praticiens partiellement conventionnés sont multipliés par 0,5. Selon ce calcul, l’accessibilité financière évolue légèrement de manière défavorable : elle est passée de 84 % en 2013 à 83 % dix ans plus tard (-1,89 %). Le Brabant wallon obtient le moins bon score.
Formation professionnelle continue
La formation professionnelle continue, mesurée via l’agrément, se porte quant à elle très bien. Les pédiatres se forment plus que jamais. Les chiffres indiquent une augmentation à 94 %, contre 88 % en 2013 (+7,92 %). Chez les néerlandophones, ce chiffre atteint même 97 %. Ce sont surtout les plus jeunes générations (jusqu’à 44 ans) qui affichent les meilleurs résultats, avec un taux de 98 %.
Charge de travail
Le rapport tente également de cartographier la charge de travail et d’évaluer le volume d’activité annuel par ETP ainsi que la base de patients. Ces chiffres excluent les spécialistes en formation.
En 2022, le nombre moyen de contacts par pédiatre à temps plein s’élevait à 3 148. Il a donc légèrement augmenté (+0,48 %) par rapport à 2018, où il était de 3 133. Le nombre de contacts était le plus élevé en Flandre occidentale (3 718) et le plus bas en province de Luxembourg (2 484). La charge de travail la plus importante revient en moyenne aux pédiatres âgés de 55 à 64 ans (3 747 contacts). Logique, puisqu’ils ont eu plus de temps pour se constituer une patientèle et acquérir de l’expérience.
En revanche, le nombre moyen de patients par pédiatre à temps plein a diminué de près de 6 % sur la même période, passant de 936 à 880 patients. La Flandre occidentale arrive en tête avec 1 235 patients par ETP, tandis que la province de Luxembourg ferme la marche (744). Les pédiatres masculins prennent en charge nettement plus de patients (973) que leurs homologues féminines (849), et les néerlandophones plus que les francophones (924 contre 840).
Accessibilité
En enregistrant le nombre de contacts par assuré, l’Inami dispose également d’un outil pour évaluer l’accessibilité de la pédiatrie. La couverture assurée est la plus faible en Limbourg (5 %) et la plus élevée à Bruxelles (11 %).
Derniers commentaires
Charles PARMENTIER
20 février 2025Les généralistes gagnent + et les pédiatres gagnent moins... logique les patients sont + petits...