Mi-mars, Maggie De Block a médiatisé des mesures contribuant à donner aux patients (davantage) voix au chapitre en matière de politique de santé. Elle attribuera annuellement 750.000€ à trois antennes de soutien régionales fondées par la Ligue des usagers des services de santé, la Luss, et son équivalent flamand la Vlaamse Patiëntenplatform. Ces associations faîtières hériteront par ailleurs d’un siège au conseil d’administration du KCE.
Dans l’interview accordée à l’automne 2014 à Medi-Sphere, la ministre fédérale de la Santé publique signalait déjà vouloir impliquer davantage les patients dans l’élaboration des politiques les concernant. A la question de savoir ce qui se cachait derrière l’expression «revoir le modèle de concertation entre les mutuelles et les médecins» consignée dans l’accord de gouvernement, Maggie De Block formulait une réponse déjà axée sur les destinataires des soins: «il faut savoir qu’il y a plus de 100 organes de concertation au sein de l’Inami. Ce qui est constant, c’est que les décisions sont toujours des faits accomplis pour les patients: des choses sont négociées, un accord est conclu, et ensuite seulement cela fait l’objet d’une communication vers les patients. Ce que je voudrais faire, c’est déjà mettre au courant les associations coupoles dès le début de la concertation, les impliquer.»
La ministre vient d’annoncer, non pas l’entrée des patients dans le processus de concertation (après tout, qu’on soit ou non d’accord avec ce fait, les mutuelles qui y participent sont supposées les représenter), mais bien leur intégration au sein d’une autre entité dont les avis en cascade sont supposés guider les décideurs: le KCE. Les coupoles des associations de patients recevront un siège au conseil d’administration. Bien entendu, le KCE, dans ses travaux, sollicitait déjà l’avis des associations de patients et s’enquérait de leurs expériences de terrain. Mais Maggie De Block a donc choisi de doper la reconnaissance des patients en leur conférant une voix permanente, «de l’intérieur». «Un siège propre au sein du Centre d’expertise donne aux associations faîtières la possibilité de placer les besoins et les inquiétudes des patients au centre des études.»
3 x 250.000€/an
D’autre part, Maggie De Block estime logique d’aider les associations de patients et de soutien «de manière à ce que leurs volontaires aient plus de temps pour travailler avec les patients». La ministre attend de la Ligue des usagers des services de santé, la Luss, et de son pendant flamand la création de trois antennes – une en Wallonie, une à Bruxelles, une en Flandre – qui se verront assigner quatre objectifs majeurs:
-
renforcer le fonctionnement journalier des associations de patients de manière à ce que les volontaires doivent consacrer moins de temps aux tâches administratives et puissent travailler davantage avec les patients;
-
aider les associations pour leur permettre d’offrir un service de qualité;
-
participer, pour l’organisation de la santé loco-régionale, à la concertation locale sur la santé dans les hôpitaux, au sein de la première ligne de soins;
-
faire en sorte que la voix des associations de patients puisse effectivement être entendue dans la politique menée par les autorités.
Chacune de ces trois antennes recevra 250.000€ de subvention chaque année.