Le tournant brutal auquel doit faire face l'Europe en termes de sécurité depuis l'investiture de Donald Trump contraint les pays européens à presser le pas pour assurer leur autonomie militaire. La majorité Arizona avait prévu d'atteindre les 2% du PIB dans la Défense en 2029. Plusieurs partis estiment que c'est désormais d'ici l'été que cet objectif doit être atteint. La Belgique doit investir dans la Défense mais pas au détriment de la sécurité sociale et de la classe moyenne, a averti lundi le PS.
Dans l'opposition francophone, les socialistes ne remettent pas en cause cette accélération mais posent des balises. "Si le PS soutient un renforcement de la Défense et de notre sécurité nationale, il refuse catégoriquement que les investissements se fassent sur le dos de la classe moyenne, des travailleurs, des pensionnés, des soins de santé ou encore des politiques sociales essentielles", ont expliqué les socialistes francophones dans un communiqué. "Le PS s'oppose fermement à l'idée de ponctionner les budgets de la cohésion européenne et de la sécurité sociale belge; des soins de santé, des pensions, des personnes en situation de handicap?pour financer le réarmement".
L'accord de gouvernement prévoit de créer un Fonds Défense pour financer ces investissements en plus du budget ordinaire. Cet instrument sera alimenté par des dividendes de participations de l'Etat dans des entreprises et la vente de certains actifs. Les socialistes rappellent leur opposition aux privatisations, source d'affaiblissement de l'Etat, selon eux.
Le PS avance des pistes de financement, dont la saisie des avoirs russes. Sous la législature passée, 1,7 milliard issu de l'impôt relatif à ces avoirs ont financé un Fonds Ukraine. Il est temps d'aller plus loin, exhortent les socialistes. Le parti plaide également pour une taxe sur la capitalisation boursière des entreprises qui ont profité de la guerre.
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