Comment les futurs médecins, plus particulièrement les futurs spécialistes, se projettent-ils dans le futur ? Cette question leur a été posée à la MedCup, une récente compétition interuniversitaire entre étudiants en médecine. L'intention était de dégager des grandes tendances.
Sur les 194 étudiants en médecine ayant participé à la MedCup au mois de mars dernier, 138 ont répondu à un questionnaire sur la manière dont ils envisagent leur activité professionnelle future. Près de deux tiers des répondants étaient des étudiantes. Une majorité étaient en master : 31% du total des répondants étaient en master 1 et 28% en master 2. Ceux de master 3 comptaient pour 10%. Cependant, 7% des formulaires rendus n’ont pas précisé le niveau d’avancement de leurs études. 25% ont un médecin dans leur famille proche.
D'après les réponses, les spécialisations hors médecine générale sont largement plébiscitées : 70% des répondants envisagent de se diriger vers une spécialité. En réponse au même questionnaire en 2023, 64% manifestaient la même intention. Bien qu'il soit difficile de dire si la différence est significative, « ce n’est pas anodin », commente le Dr Jacques de Toeuf (ABSyM). « On veut imposer des quotas de 50/50 entre généralistes et spécialistes, mais cela correspond-t-il au souhait des jeunes diplômés ? Si on fait fi de leur choix personnel, il y a un risque de décrochage ou de départ à l’étranger », ajoute-t-il. Le Dr Luc Herry , généraliste (ABSyM ) se pose la même question et se demande si « une orientation imposée contre le souhait des jeunes n’est pas en partie responsable du fait que des médecins quittent le pays après cinq ans. »
Une majorité des candidats à une spécialité autre que la médecine générale se voient travailler en hôpital, soit exclusivement (44%), soit en partie, avec une pratique extra-hospitalière (46%). Parmi ceux qui ont déjà choisi, 8% des répondants iront en institution privée et 37% à l’hôpital public. Seuls 9% des futurs spécialistes resteront hors de l’hôpital. Il y a là un net abandon du privé (23% en 2023). Parmi ceux qui restent, on compte 25% de répondants qui envisagent de travailler à la fois dans le secteur privé et dans le secteur public. Cependant, 30% n’ont pas encore opté.
En ce qui concerne la rémunération, 28% préfèrent la rémunération à l’acte, 6% souhaitent le forfait et 41% optent pour un mode de rémunération mixte. Un statut salarié avec rémunération fixe intéresse 17% des répondants. « On se demande quelle perception les étudiants ont de l’hôpital. Dans beaucoup d’hôpitaux, publics ou privés, les médecins travaillent sous statut », conclut le Dr Jacques de Toeuf.
Lire aussi: Comment les étudiants en médecine voient-ils leur future carrière ? ( Enquête )
Derniers commentaires
Elie Cogan
26 juillet 2024Enquête intéressante à mettre en miroir avec les quota minimaux de médecins généralistes fixés dans la loi. Il est en effet prévu 51% de médecins s'engageant en médecine générale alors que l'enquête révèle que seulement 30% envisage cette option. Il faut toutefois relativiser cette discordance. D'une part près de 40% des étudiants ayant répondu à l'enquête sont en master 1 et au total 30% n'ont pas fait leur choix. Depuis plusieurs années, les facultés de médecine ont fait des efforts importants pour sensibiliser au choix de la médecine générale tout au long du master. De fait, il y a de plus en plus d'étudiants qui en fin de cursus optent pour la médecine générale et de fait le nombre d'étudiants dont le choix d'orientation serait forcé devient marginal.
De façon plus anecdotique, j'ai reconnu que l'image de cet étudiant se regardant dans le miroir a été conçue par chat GPT4. Pour l'avoir expérimenté personnellement, chat GPT fait des erreurs grossières lorsque il lui est demandé de réalisé une image comme ici "étudiant en médecine se regardant dans le miroir" . Les mains ne sont pas dans la même position dans le réel et le miroir.....