Les cancers professionnels dans l'Union européenne coûtent chaque année entre 270 et 610 milliards d'euros, soit 1,8% à 4,1% du produit intérieur brut de l'UE, selon une étude de l'Institut syndical européen (ETUI) diffusée lundi. En Belgique, ces coûts s'élèvent à plus de 10 milliards d'euros.
La totalité des coûts des cancers liés au travail ont été pris en compte par l'étude: les coûts directs pour les systèmes de santé des Etats membres; les coûts indirects pour les travailleurs et les employeurs, dus à l'arrêt de l'activité professionnelle; et les coûts humains pour les victimes, c'est à dire l'impact su r la qualité de vie des travailleurs et leurs familles.
En Belgique, les cancers professionnels coûtent chaque année 10,59 milliards d'euros, selon l'étude. Le cancer du poumon représente à lui seul quelque 8 milliards d'euros. Le cancer du sein (790 millions) et de la vessie (780 millions) complètent le top 3.
"Avec plus de 100.000 morts par an, les cancers professionnels sont la première cause de mortalité au travail dans l'UE. Cette étude démontre que le coût sociétal des cancers liés au travail est faramineux. Ce sont les travailleurs et leur famille qui en assument la part la plus importante. Cette situation constitue une injustice inacceptable, tant sur le plan social qu'économique et l'UE se doit d'agir pour mettre fin à ces cancers évitables", commente Tony Musu, expert en risques chimiques à l'ETUI, cité dans un communiqué.
L'étude a été commandée aux cabinets Risk & Policy Analysts et FoBIG spécialisés en évaluation des risques chimiques. Ils ont pris en compte l'exposition des travailleurs à 25 agents ou situations de travail cancérigènes (l'amiante, le benzène, la silice, le travail de nuit ou posté, les émissions des moteurs diesel, etc.).