Pour le président de l’Apsar, Gilbert Bejjani, l’Association professionnelle belge des médecins spécialistes en anesthésie et réanimation ne peut pas rester membre du Groupement belge des spécialistes (GBS). Une assemblée générale est prévue sur la question dans le courant de l'année. Le Dr Bejjani pointe l'aspect financier, mais ce n'est pas le seul élément à prendre en considération.
« Au cours des dix dernières années, les anesthésistes ont obtenu très peu, ou quasi rien, de leurs exigences et leurs budgets ont souvent été réduits. Nous payons au GBS près de 100.000 euros par an, mais cette contribution donne-t-elle des résultats suffisants ? Que va-t-il advenir de notre argent ? », interpelle le Dr Bejjani.
En plus du problème d'argent, les anesthésistes constatent que leur profession est moins attractive. Les projections, réalisées jusqu'en 2041, montrent que la courbe des nouveaux anesthésistes s'aplatira. Une évolution qui augmentera encore la charge de travail des anesthésistes, tandis que leurs revenus diminueront. «Il semble que nous devrons travailler plus et gagner moins », a déclaré le président lors du congrès de l’Apsar. En effet, comparativement d’année en année, notamment avant la Covid entre 2018 et 2019, nous observons que la progression du nombre de prestations dépasse la progression du budget. Le risque d'épuisement professionnel et le risque d'incidents sont susceptibles d'augmenter. En 2022 le budget Inami (hors basse variabilité) alloué aux anesthésiste est évalué à quelques 335 millions d’euros, pour un budget total de la chirurgie qui est certainement plus que le double (en comparaison les consultations avoisinent les 2 Mia ).
Pour mettre les choses en perspective : le budget de la RMN passera à 246,5 millions, celui du CT à 476,5 millions, ce qui donne à réfléchir, pointe le président. En outre, le Dr Bejjani estime que les anesthésistes ont perdu environ 6% de leurs honoraires en dix ans (en raison de la décote de 10 points de l'indice entre 2011 et 2021).
Le pour et le contre
Lors du congrès, l’anesthésiste a énuméré les avantages et les inconvénients de l'adhésion de l’Apsar au GBS.
Le plus : le GBS fournit un travail de haute qualité en termes de service aux membres, le personnel est de premier ordre. Le GBS compte 32 membres affiliés et est un poids lourd qui est écouté. Il dispose également de beaucoup de ressources.
Le moins: comparé à la médecine générale parfaitement organisée dans le sud et le nord, le GBS a stagné sur des questions importantes ces dernières années, « peut-être parce que le désaccord règne en maître ». Selon le Dr Bejjani, il y a des arbitrages qui ne sont pas faits et une ligne directrice qui n’est pas claire. La question est également de savoir pourquoi la cotisation GBS n'est pas la même pour tous les membres d’autant plus qu’ils ont la même représentation au sein de l’organe d’administration.
« Devrions-nous rester membres du GBS ou partir ? La décision n'est pas irréversible. Si nous partons, nous pouvons revenir à tout moment. Ou devrions-nous rester et espérer que les choses s'amélioreront ? Si tu te comportes comme un mouton, tu seras avalé par le loup. Et nous en avons assez, donc la question sera bientôt votée lors d'une réunion spéciale », a annoncé le président.
Quid de la réforme de la nomenclature ?
"En ce qui concerne la réforme de la nomenclature, il ne s'est rien passé pour l'anesthésie depuis la réunion d'octobre 2021.Rien de rien. Il devait y avoir une réunion de suivi à la fin de l'année 2021, en décembre. 'Quod non'. Nous avons pris des initiatives nous-mêmes, nous avons convoqué une réunion avec les mutuelles. Elles ont annulé cette réunion à la dernière minute. Cependant, nous avions reçu quelques jours auparavant la confirmation des trois plus grandes mutuelles qu'elles participeraient à la réunion Zoom", regrette le Dr Carlier.
"Nous avons ensuite envoyé une lettre reprenant les arguments pour lesquels nous rejetions la proposition Pirson-Leclercq (si élastique et consumériste qu'elle n'avait rien de nouveau selon l'Apsar, ndlr). » Une contre-proposition leur est parvenue, que le Dr Carlier a expliquée en détail lors de la réunion annuelle du 16 mars. "Nous n'avons jamais reçu de réponse à cette contre-proposition. On nous dit aussi que nous ne voulons pas être à la table des négociations sur la réforme de la nomenclature, ce qui n'est pas du tout vrai. »
Des nouvelles positives
Mais juste avant la réunion annuelle de l'Apsar, le professeur Jan Van Zundert a pu annoncer une nouvelle positive pour l'un des trois dossiers qui traînent depuis des années : l'indexation des budgets des centres multidisciplinaires de la douleur progresserait. Le "point sensible" qui existait depuis 2013 était que les budgets des centres agréés à l'époque n'étaient pas indexés. Ainsi, les frais de personnel augmentaient constamment - surtout avec les indexations de ces deux dernières années - mais les budgets piétinaient. Ce qui entraîne donc un déficit pour les hôpitaux.
"Malheureusement, nous n'avons pas encore pu obtenir une évaluation et une extension des centres, bien que de nombreux hôpitaux soient prêts à le faire après dix ans. Mais le côté positif, c'est qu'après dix ans, l'indexation du personnel des centres multidisciplinaires de la douleur sera alignée sur celle de tous les Belges."
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Alexandre Sarafidis
18 mars 2024Le GBS n’est pas un syndicat .