Le mille-feuille belgo-belge nuit à la santé publique en Wallonie et à Bruxelles pour une bête et simple question de cadre juridique manquant. A l’heure actuelle, il n’y a pas de mesure législative régionale autorisant la transmission des informations sur le vaccin antigrippal par le pharmacien, rendant son administration invisible pour les autres prestataires de soins et les patients.
Malgré l’opposition des représentants des médecins au Comité de l’Assurance de l’INAMI, rappelant que la vaccination est un acte médical, le Ministre Vandenbroucke est passé en force. « La vaccination en officine a été imposée aux médecins généralistes » proteste le GBO dans sa newsletter « Flash Info ». Cela, ajoute l’article « sous prétexte de soulager leur surcharge de travail et d’augmenter la couverture vaccinale des publics à risque. » Mis devant le fait accompli, le GBO souligne tout de même l’intérêt de la vaccination pour la santé publique mais rappelle le rôle central du généraliste en la matière.
Devant cette situation, il faut au moins que les autres soignants, en particulier les médecins généralistes, soient informés que le vaccin – en l’occurrence celui du COVID et celui de la grippe – ont été administrés en officine à leurs patients. Les pharmaciens doivent donc enregistrer cet acte pour permettre la transmission en temps réel vers les autres prestataires concernés.
« Or il nous est revenu de plusieurs médecins de Wallonie et de Bruxelles, furieux de cette situation, que l’information ne leur était pas accessible » explique Ariane Peters, chargée de communication au GBO. La première explication pouvait être l’absence d’encodage des données par les pharmaciens mais, après enquête, il apparaît que ce n’est nullement le cas. Les pharmaciens encodent bel et bien dans leur logiciel Pharmaflux les vaccins contre le COVID et la grippe qu’ils ont administrés en officine. Pourtant, en Wallonie et à Bruxelles, seuls les vaccins COVID-19 sont visibles sur VaccinNet+. Mais ils ne le sont malheureusement pas dans le DMI. Quant aux vaccinations antigrippales effectuées en pharmacie en Wallonie et à Bruxelles, elles ne sont toujours pas visibles par les autres prestataires, que ce soit dans le dossier médical ou dans VacciCard/VaccinNet, ni même par les patients eux-mêmes via MaSanté ou le Réseau Santé wallon ou bruxellois.
Par contre, en Flandre, ces informations sont disponibles. C’est donc à nouveau un problème belgo-belge. La vaccination étant une mesure préventive, elle relève de la compétence régionale. Et en Wallonie et à Bruxelles, il n’y a toujours pas de cadre législatif autorisant la transmission par le pharmacien des données de vaccination antigrippale. Cette absence dans les DMI entraîne une nouvelle perte de temps pour les MG wallons et bruxellois, forcés de devoir confirmer les dires des patients pour éviter notamment le risque de double vaccination. Contactée par le GBO, l’AViQ promet une résolution rapide de ce problème. Il semblerait que ce serait fait pour le mois d’avril. « C’est à espérer car au-delà de ce délai, on passe en affaires courantes. Si le décret adéquat n’est pas signé, les pharmaciens, qui sont autorisés à vacciner jusqu’à la fin décembre continueraient à le faire sans que les données correspondantes puissent être transmises aux généralistes. Ce serait totalement inacceptable » souligne le GBO.