Dans un communiqué, le Cartel fustige jeudi la suspension temporaire des consultations téléphoniques, estimant que cette mesure affecte en priorité les médecins généralistes. Mise en place pour juguler les dépassements budgétaires, elle est perçue comme une solution d’urgence qui risque néanmoins de compliquer l’exercice de la médecine générale.
Le Comité d’assurance de l’INAMI a validé et soumis un budget incluant une économie de 271 millions d’euros, dont 70 millions à la charge des médecins. Cette mesure visait à corriger un dérapage budgétaire tout en permettant de maintenir à la fois l’indexation (3,34 %) et la norme de croissance (2,5 %).
Le Cartel s’est toujours opposé à une réduction linéaire des dépenses imposant des sacrifices égaux à tous. « Nous nous réjouissons que d’autres acteurs aient partagé ce point de vue. C’est pourquoi l’accent a été mis sur les dépassements budgétaires les plus importants, où des ajustements simples pouvaient être effectués. Dans ce cadre, il a été décidé de suspendre temporairement le remboursement des consultations téléphoniques, bien qu’elles soient devenues un élément central de la pratique médicale. Si leur introduction n’était pas censée grever le budget, l’explosion des consultations classiques et téléphoniques a conduit à un dépassement massif. »
Le syndicat regrette cette décision, qu’il qualifie néanmoins de « répit nécessaire pour le système ». Tous les partenaires se sont accordés sur la nécessité de mettre en place un dispositif solide, transparent et équitable, qui garantisse une rémunération adéquate tout en prévenant les abus. Parmi les pistes évoquées, figure l’idée de lier les consultations téléphoniques au nombre de consultations physiques réalisées pour les patients disposant d’un dossier médical global (DMG).
" Nous sommes conscients que cette mesure représente l’essentiel des économies, et donc, contre notre nature, elle affecte principalement un seul groupe (les généralistes). Lors des négociations, nous étions isolés dans cette position et, encore une fois, dos au mur par manque de temps. " constate l'ASGB/Kartel dans son communiqué.
Les consultations vidéo, elles, sont maintenues, mais sous certaines conditions. Le Cartel continue par ailleurs de plaider pour la mise à disposition gratuite de logiciels de qualité pour mener à bien ces consultations à distance.
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