«Nous avons dû menacer de dénoncer l’Accord 2022-2023 pour interpeller les autorités sur le malaise de plus en plus profond du corps médical», souligne le vice-président de l’Absym, Gilbert Bejjani.
«La Convention, la concertation et la solidarité sont nécessaires pour assurer un tarif social, mais certains enjeux majeurs ne sont pas débattus au sein de la médicomut, notamment les prélévements dans les hôpitaux, la médecine spécialisée en ambulatoire, l’organisation des soins au niveau de la première ligne dans les entités fédérées, la liberté de la pratique, les primes Impulseo…», explique le Dr Bejjani. «Dans de nombreux débats, les membres de la CNMM n’ont pas droit au chapitre. Or, nous, à l’Absym, revendiquons que pour signer des accords médico-mutalistes, il faut que les autorités fassent preuve d’un certain respect dans les autres dossiers qui concernent le corps médical. Par exemple, récemment, les dispositions sur les soins efficaces ont été dures à avaler parce que le ministre veut réaliser des économies vi ce dispositif qui ne peuvent pas être réinvesties chez les médecins.»
Le vice-président de l’Absym souligne que son syndicat a eu le courage de menacer de rompre la concertation pour que le ministre de la Santé publique vienne participer aux discussions et entendre les médecins. «Le message est très bien passé. Le ministre est venu à la réunion lundi soir et a entendu les doléances des médecins. Il était dès lors normal d’avoir une attitude plus constructive. Nous avons pu exprimer notre inquiétude sur la limitation des suppléments d’honoraires qui, si elle n’est pas compensée par d’autres mesures, ne permet pas d’assurer des revenus adéquats aux médecins.»
Arrêtés d’exécution
Frank Vandenbroucke, accompagné de son chef de cabinet, Jan Bertels, et de son conseiller pour la réforme hospitalière, Johan Kips, a rappelé lors de la séance qu’il a été mandaté par le gouvernement, à la demande du parlement, pour résoudre la problématique des suppléments et garantir la protection financière des patients Omnio. Il a annoncé que les médecins seraient impliqués, via un groupe de travail spécifique, dans la discussion sur les arrêtés d’exécution de cette loi. Il a également promis que des règles d’application des prélèvements ainsi que la transparence vont être appliquées dans les hôpitaux pour pouvoir différencier correctement les honoraires versés des frais appliqués à charge des médecins, qu’ils soient des frais directs ou des frais indirects. «Il faut des règles identiques dans tous les hôpitaux, même si le pourcentage de prélèvement sur les honoraires peut différés en fonction de besoins spécifiques», insiste Gilbert Bejjani.
«Lors de la réunion de lundi, le ministre a pris conscience de plusieurs enjeux importants pour les médecins, dont la surcharge administrative. Il a déclaré lui-même qu’en deux ans il avait appris beaucoup de choses sur ce qui se passe véritablement sur le terrain. Grâce à la menace de dénonciation de l’accord lancé par l’Absym, le ministre a entendu les médecins», estime Gilbert Bejjani.