Pour le Dr Jean-Marc Bouttefeux, porte-parole des maîtres de stage en médecine générale de l’UCLouvain, la médecine générale est plus attractive aujourd’hui que par le passé. « On rencontre plus de choix positifs que de choix négatifs », dit-il.
Il faut entendre par choix négatif celui de l’étudiant qui souhaitait entrer dans une autre spécialité mais qui n’y a pas été reçu et s’est dès lors tourné vers la médecine générale. « Mais il y a sans doute encore une autre raison » ajoute le Dr Bouttefeux. « Il y a quelques années, les jeunes diplômés devaient choisir leur voie sans avoir fait de stage en médecine générale avant la fin de leurs études de base. Aujourd’hui, ils ont cette possibilité pendant leurs études.
L’Université de Namur a été la première à instaurer ce type de stage dès la troisième année du baccalauréat. L’UClouvain et les autres ont emboîté le pas. Les futurs médecins peuvent donc se faire une idée de ce qu’est réellement la médecine générale. Il est clair que cela incite plus d’un diplômé à entrer dans cette filière. » Et de souligner que la médecine générale est aujourd’hui considérée comme une vraie spécialité, ce qui ajoute probablement à son attractivité.
Cela va sans compter que les autorités académiques elles-mêmes portent un regard nouveau sur la médecine générale, en particulier depuis que la loi impose un quota de 43% de futurs généralistes. Cela a pour conséquence que près de la moitié de leurs étudiants en formation sont destinés à devenir généralistes. Le fait que les cours de médecine générale soient dispensés par des médecins généralistes en exercice constitue également une forme de contact avec cette spécialité. »
« Certes, tout n’est pas parfait et il reste du travail à faire » conclut le Dr Bouttefeux. Il faut, dit-il, « renforcer l’image selon laquelle le médecin généraliste est le médecin qui veut aller à la rencontre directe du patient. Il est nécessaire de valoriser davantage l’aspect intellectuel de la médecine générale. Enfin, on doit bien se souvenir que la médecine générale est la médecine de la complexité et de l’incertitude. Mais cette spécialité ne manque pas d’attrait ».
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