L'Agence flamande de la santé et des soins examinera la légalité des enregistrements pratiqués au centre psychiatrique de Zelzate, dans la section ‘Levanta’ réservée aux femmes internées.
Les services d'inspection se sont rendus dans cette aile sécurisée après un article du quotidien De Morgen paru en avril. Il en ressortait que le nombre de personnes isolées dans cette aile était très élevé. Un manque total d'intimité avait également été mis au jour. Différentes sources faisaient état de caméras de surveillance et d'enregistrements dans les pièces privées, où les patients rencontrent leurs familles.
La clinique avait confirmé la présence de caméras dans les espaces de visite. Le médecin en chef avait par contre nié les enregistrements audio.
Le rapport de l'Inspection des soins contredit aujourd'hui ses affirmations. Les prestataires de soins que les inspecteurs ont rencontrés ont admis que les retransmissions audio étaient toujours utilisées pour des ‘raisons de sécurité’. «L'écoute des conversations entre patients et visiteurs est donc possible et appartient dans la pratique à la routine», stipule le rapport.
«C'est un nouvel élément qui n'avait pas encore été constaté. Ce serait une violation des droits de l'homme, ce qui ne peut être toléré dans une institution reconnue», a indiqué l'Agence de la santé.
Si l'illégalité de la pratique est confirmée, l'Agence demandera à ce qu'il y soit mis fin le plus vite possible.
Sur la base des différents constats du rapport d'inspection, l'Agence imposera un plan d'amélioration à l'institution, assorti de délais. Elle prépare également des lignes directrices à l'attention des institutions psychiatriques afin de garantir l'équilibre entre les mesures de restriction de liberté, les droits des patients et la façon de traiter certaines catégories particulières de patients.
La ministre fédérale de la Santé, Maggie De Block, a fait savoir de son côté qu'elle s'entretiendra avec la direction de Levanta. Elle a transmis le rapport à son administration et lui a demandé de prendre contact avec l'administration afin que les problèmes soient résolus rapidement.
«Le caractère routinier de l'enregistrement d'entretiens personnels de personnes internées avec leurs visiteurs soulève de sérieuses questions», a ajouté la ministre.
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