Inquiet face à un déficit de 28 millions d’euros pour 2024, le conseil médical du HUB critique les mesures budgétaires et demande des améliorations procédurales. Il se dit « pas respecté dans son travail » et évoque une perte de confiance. La direction répond et dit viser un retour à l’équilibre d’ici 2025 pour garantir la pérennité de l’institution.

Alors que les différents gouvernements se constituent et qu’à tous les niveaux de l’État on parle de mesures d’économies dans les soins de santé, le Conseil médical du H.U.B. a adressé un courrier à la direction générale pour exprimer ses inquiétudes concernant les mesures budgétaires de 2024. « À l’heure actuelle, les prévisions du budget 2024 pour le premier semestre font apparaître un déficit de 28 millions d’euros, et nous émettons un avis négatif sur les dernières mesures proposées par la direction »

Présenter les progrès et améliorer les procédures

À ce jour, le Conseil médical a émis un avis négatif et s’étonne de recevoir une information tardive (en juin 2024) sur l’éventuel dépassement du coût salarial sans corrélation avec le nombre de médecins. Il attire également l’attention sur le souhait d’améliorer le processus de tarification, facturation et paiements des prestations réalisées au sein du H.U.B. « La plupart des médecins souhaitent une amélioration de ce processus, essentiel pour la poursuite de l’activité de l’institution. Cela nécessite la sensibilisation de l’ensemble des acteurs : prestataires, prescripteurs, personnel des admissions, des accueils, personnel IT pour accélérer les mises à niveau des programmes, facturation et suivi des paiements, et récupération des créances. »

Le Conseil médical demande une présentation régulière (sur une base bimensuelle minimum) des progrès réalisés en la matière. Il souhaite aussi une amélioration des procédures quant à l’établissement des demandes de cadre médical (exemple : médecins engagés sans avis du Conseil médical ou informations insuffisantes ou absentes) et une amélioration des outils IT à la disposition des directeurs de service pour mesurer les activités, cadres médicaux et paramédicaux.

Analyse financière externe et perte de confiance

Dans son courrier, le Conseil médical propose une analyse financière, par un expert externe, des comptes des trois hôpitaux, au vu du délai de paiement très important des trois hôpitaux du groupement. Cet élément devrait améliorer de façon significative le cashflow opérationnel ou la trésorerie.

Enfin, il évoque « le sentiment très partagé par la communauté médicale de ne pas être respectée dans ses activités au service des patients. Tous ces éléments alimentent un sentiment de perte de confiance vis-à-vis de la direction. » Néanmoins, le Conseil médical souhaite poursuivre les discussions avec la direction pour assurer la pérennité de notre institution.

Réponse de la direction : « retour à l’équilibre en 2025 »

À la réception de ce courrier, le Dr Jean-Michel Hougardy, Directeur Général Médical, et Renaud Witmeur, Directeur Général, ont répondu par un autre courrier : « Nous nous sommes fixés l’objectif d’un retour à l’équilibre d’ici 2025. Le retour à l’équilibre n’est pas une fin en soi, mais une condition nécessaire pour mettre en œuvre notre projet hospitalier académique et répondre à nos besoins impérieux d’investissement et de rattrapage des pertes du passé, notamment à l’égard de nos fournisseurs essentiels. »

Éviter les dérapages

À l’issue de ce premier semestre 2024, « nous avons en effet identifié un risque de dérapage budgétaire qui, si des mesures ne sont pas prises, nous empêcherait d’atteindre l’objectif et nous fragiliserait dans le futur. C’est pourquoi, dans une logique de répartition équitable des efforts entre toutes les catégories du personnel de notre hôpital, une des mesures prises concerne la réduction de la prime annuelle de l’assurance groupe 2024 du personnel médical de l’H.U.B., avec effet à partir du mois de juillet 2024. Concrètement, cela signifie que l’hôpital consacrera cette année un montant d’environ 3,7 millions d’euros pour l’assurance groupe du corps médical alors qu’il aurait été de 5,9 millions sans cette mesure exceptionnelle. Par ailleurs, elle ne concerne pas les PGs de notre institution. »

Garantir l’avenir

La direction souligne que « cette mesure difficile est prise pour garantir notre avenir et s’inscrit en parallèle à d’autres mesures similaires qui ont touché d’autres catégories de travailleurs de l’hôpital pour les mêmes raisons. En contrepartie, aucune mesure n’est prévue au niveau de l’alimentation des fonds de promotion ou de l’indexation des salaires (à l’exception de la direction).

En parallèle à cette mesure, un plan d’action complet a été mis sur pied et est en cours d’exécution pour atteindre notre objectif. Il doit permettre de redresser notre résultat à hauteur de 25 millions €, ce qui représente un montant très important mais atteignable dans la mesure où cela correspond à un enjeu de l’ordre de 3 % de notre chiffre d’affaires. En outre, nous avons également déjà identifié les éléments-clés qui nous permettront en 2025 de poursuivre notre retour à l’équilibre dans l’espoir d’avoir enfin ce défi derrière nous. »

À l’issue du courrier, la direction a proposé des dates pour poursuivre l’échange de points de vue.